L'infatigable Jamel Debbouze défend corps et âme sa première réalisation, le long métrage d'animation en motion capture Pourquoi j'ai pas mangé mon père, librement inspiré du roman de Roy Lewis. Pour ce film, il s'est beaucoup impliqué et le personnage principal, Édouard, fait d'ailleurs écho à sa propre histoire. Le singe souffre en effet d'un handicap à la main, ce qui le pousse à se relever et à donner ainsi naissance à la bipédie. Jamel a le même problème, ce qui ne l'a pas non plus empêché d'avancer. Il se confie à de jeunes lecteurs du Parisien et partage avec eux en toute sincérité son regard sur le sentiment d'exclusion de son héros et que lui-même a pu ressentir... avant de mieux se relever.
Jamel Debbouze raconte comment s'est passé l'après-accident, lorsqu'il a été percuté par un train à 15 ans et a perdu l'usage d'un bras : "J'ai eu la chance extraordinaire de ne pas me rendre compte [que c'était la fin de tout]. Quand le médecin est venu et m'a appris que je ne pourrais plus bouger le bras, il avait des stylos dans sa poche. Je lui ai demandé de m'en prêter un et je me suis immédiatement mis à écrire de la main gauche. Sans réfléchir, j'ai pris ma douleur à crédit. J'ai fait ma rééducation durant presque deux ans dans un centre du 14e arrondissement, et j'ai vu des gens qui ne pouvaient s'exprimer qu'avec leurs paupières. Là, je me suis senti très bien, très en forme. J'étais heureux de vivre, je n'étais plus handicapé."
On connaît depuis toujours Jamel Debbouze avec sa main dans la poche, et cela ne l'a aucunement empêché de devenir une superstar française, au comble du bonheur avec la journaliste Mélissa Theuriau et leurs enfants, Lila et Léon. Mais a-t-il un jour songé à se faire poser une prothèse au bras ? "Jamais de la vie ! En revanche, s'il y avait un bras bionique pour 40 euros, je prends [rires]. Pour mettre une prothèse biomimétique, il faut être amputé, alors retirer mon bras... non merci. En revanche, s'ils libèrent les cellules souches, je serais curieux d'essayer. C'est assez incroyable comme avancée."
Pourquoi j'ai pas mangé mon père, en salles ce 8 avril.