Ce dimanche soir, dans Le Portrait de la semaine signé Hélène Mannarino pour Sept à Huit sur TF1, la star française de Roland-Garros Loïs Boisson s’est exprimée en toute franchise. Loin du tumulte des courts, dans le calme de son salon familial en Haute-Savoie, la jeune prodige est revenue sur les débuts d’une carrière prometteuse… mais mouvementée.
Dès ses débuts dans le sport, Loïs Boisson a toujours été animée par une ambition claire : devenir numéro un mondiale. Pourtant, son caractère impétueux menace dès le départ son ascension. Elle découvre le tennis par hasard, lors d’un stage. Très vite, elle accroche. Mais sur le terrain, la frustration domine : colères, raquettes cassées, propos déplacés… "Ma première raquette, elle a fini carrée, elle n’était plus ronde" se souvient-elle, lucide et franche sur ses jeunes années marquées par la frustration.
À 11 ans déjà, son attitude interroge les entraîneurs, on lui reproche déjà un "sale caractère". Elle-même l’admet aujourd’hui sans détour : "Je parlais mal aussi sur les courts. C’était que des comportements négatifs". Une attitude qu’elle reconnaît aujourd’hui comme un réel handicap : "Mon comportement n’était pas adéquat avec la carrière que je pouvais espérer." Ce franc-parler, elle l’assume, tout en expliquant qu’aucun déclic particulier ne l’a changée : c’est le temps, l’expérience et les défaites dues à son comportement qui l’ont poussée à évoluer.
Mais c’est surtout en mai 2024 que Loïs Boisson va devoir faire face à elle-même. Une rupture des ligaments croisés, à deux semaines de Roland-Garros, la cloue au lit. "On sent le genou qui tourne, un craquement. Et là, je me dis : c’est mort clairement", raconte-t-elle, encore marquée. Le choc est brutal, la douleur physique immense, mais c’est surtout mentalement qu’elle sombre : "Je craquais quasi tous les jours, plusieurs fois par jour".
Elle refuse d’abord toute aide psychologique, convaincue qu’elle ne rejouera plus jamais : "Juste après ma blessure j’étais tellement dans le down qu’on me disait “Mais s’il faut”, mais moi “je disais, mais non ça ne sert à rien”", pensait-elle alors. Pourtant, poussée par son entourage, elle accepte finalement de consulter. Une décision salutaire : “Au final, ça a été un très bon choix, et ça l’est toujours aujourd’hui.” Ce soutien lui permet de retrouver un équilibre, de reconstruire sa confiance, et de transformer sa colère en force mentale. Cela lui a permis de terminer en demi-finale de Roland-Garros !
À 22 ans, Loïs Boisson est bien plus qu’un espoir du tennis français : elle est la preuve qu’on peut apprendre de ses erreurs, tomber, et revenir plus forte. Un parcours inspirant, raconté avec une sincérité rare alors que parfois, la plus grande victoire se joue loin des courts.
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