Mercredi 27 août, Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, a été incinéré à Nice. La cérémonie s’est tenue dans un cadre restreint, en présence de sa mère, de proches et de plusieurs streamers, dont Owen Cenazandotti alias Naruto et Safine Hamadi selon l’AFP. Tous sont venus rendre un dernier hommage à cet homme de 46 ans surnommé JP et décédé dix jours plus tôt en plein direct sur la plateforme Kick. Après une mise en bière sobre, le cortège a rejoint le crématorium.
Naruto a pris la parole sur Snapchat. : "C'est avec une profonde émotion que nous vous informons qu'aujourd'hui, nous avons procédé à l'incinération de notre frère JP." Il a aussi décrit "un moment de recueillement et de respect, entouré de sa famille et de ses proches". Il a également tenu à remercier ceux qui ont soutenu la communauté : "Nous tenons à exprimer notre gratitude à toutes celles et ceux qui nous ont témoigné leur soutien, leurs prières et leur présence en pensée." Et de conclure : "La mémoire de JP restera vivante dans nos cœurs et continuera d’éclairer notre communauté."
Selon Abdel Aridi, streamer et ami présent aux obsèques a fait savoir à propos de la mère du défunt : "La maman a demandé de prendre un moment pour pleurer et d’avoir aussi ce sourire pour JP." Elle a également pris une photo avec les streamer Naruto et Safine.
© Capture d'écran Snapchat @fcnarutovie
Pour rappel, la disparition de Raphaël Graven a bouleversé l’univers du streaming. Après douze jours de live consécutifs, il est décédé dans son sommeil le 18 août. L’autopsie a écarté l’hypothèse d’une intervention extérieure et évoque des causes médicales ou toxicologiques.
Pourtant, les soupçons et critiques ont rapidement visé Safine et Naruto, accusés depuis longtemps d’avoir infligé violences et humiliations à leur camarade. Coups, étranglements, insultes : le quotidien du "Lokal", leur studio près de Nice, était suivi par près de 200 000 spectateurs. Naruto a d’ailleurs annoncé la fin du "Lokal". "'Le Lokal' s’en va avec JP, mais il ne disparaîtra jamais vraiment", a-t-il écrit sur Snapchat, avant de remercier la communauté : "Merci à toutes et ceux qui ont fait de ce lieu un espace de partage, de solidarité et de vie."
La plateforme Kick, qui a longtemps fermé les yeux sur ces dérives, a de toute façon banni les chaînes concernées et promis un renforcement de sa modération. Le parquet de Paris enquête désormais sur ses pratiques, alors que le gouvernement a annoncé une action en justice pour manquement.
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