Elle s’était effacée des radars depuis son départ du Japon en 2021. Pourtant, c’est dans les rues tranquilles de la banlieue new-yorkaise que Mako Komuro, née princesse du Japon, a été aperçue il y a quelques jours, poussant une poussette aux côtés de son époux Kei Komuro. Les images, relayées notamment par le journal japonais Josei Seven, confirment ce que les rumeurs laissaient entendre depuis plusieurs mois : l’ancienne princesse a accouché de son premier enfant à 33 ans.
La nouvelle, pourtant majeure dans l’histoire de la dynastie japonaise, n’a fait l’objet d’aucune annonce officielle de la part de l’Agence impériale. Un silence révélateur du statut désormais marginal de la princesse Mako, qui a perdu tous ses titres et privilèges en épousant un roturier. Selon le magazine Point de Vue, cette dernière vivrait aujourd’hui une existence discrète aux États-Unis, loin des fastes impériaux et de la pression médiatique nippone qu’elle avait décrite comme "insoutenable" au moment de ses fiançailles en 2017.
Si l’enfant de Mako et Kei Komuro ne figure pas dans l’ordre de succession au trône du Chrysanthème, la loi japonaise interdisant aux femmes de transmettre un droit dynastique après avoir quitté la famille impériale, cette naissance n’en demeure pas moins hautement symbolique. Car la lignée masculine de la maison impériale est aujourd’hui extrêmement restreinte.
Seuls trois hommes peuvent, à ce jour, prétendre au trône : le prince héritier Fumihito (père de Mako), son fils Hisahito, 18 ans, et le prince Hitachi, oncle de l’empereur, âgé de 89 ans."La naissance de cet enfant met en lumière une crise latente : celle d’une dynastie menacée de disparition faute d’héritiers mâles", explique l’historienne Naoko Hirose dans les colonnes de Nikkei Asia. Et alors que le Japon reste campé sur la loi salique, plusieurs voix progressistes s’élèvent pour réclamer une réforme permettant aux femmes d’accéder au trône. Parmi elles, des parlementaires de l’opposition et certains intellectuels qui dénoncent une "injustice archaïque" dans un pays qui peine à faire évoluer sa vision de la monarchie.
Née le 23 octobre 1991 dans l’enceinte même du palais impérial, diplômée de muséologie et ancienne "net idol" malgré elle, Mako d’Akishino semblait pourtant promise à une vie royale classique. Mais c’est par amour pour un camarade d’université, Kei Komuro, qu’elle a choisi de renoncer à ses titres. Un choix coûteux. Contrairement à l’usage, elle n’a pas reçu la dot de 150 millions de yens (environ 1,1 million d’euros) traditionnellement versée aux princesses quittant la famille impériale.
Aujourd’hui, le couple mène une vie paisible à New York, où Kei est devenu avocat au sein du cabinet Lowenstein Sandler. Les tourtereaux ont récemment acheté une maison en banlieue, un foyer pour ce nouveau chapitre familial. Même si Mako n’a plus de rôle officiel, ses choix, eux, continuent d’avoir des répercussions au cœur même de l’empire.
La naissance de son enfant, dont le sexe n’a pas encore été révélé, pourrait bien devenir le catalyseur d’un changement majeur. Si le Japon souhaite préserver la plus ancienne monarchie héréditaire du monde, il lui faudra peut-être un jour accepter que les femmes y aient toute leur place.
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