
Si, dans son interview pour Les Inrockuptibles, Lou Doillon parle longuement de son deuxième album après Places, Lay Low, la fille de Jane Birkin et Jacques Doillon se penche également sur la polémique qu'elle a provoquée en raison de ses mots sur l'image des femmes dans le show-business. Elle s'est sentie "détruite" après les nombreux articles qui ont rebondi sur le sujet publié dans le quotidien espagnol El Pais en juillet dernier.
Lou Doillon (32 ans) a donné sa vision de la question du féminisme à travers le prisme de la musique et de ses icônes dans El Pais : "Quand je vois Nicki Minaj et Kim Kardashian, je suis scandalisée. Je me dis que ma grand-mère a lutté pour autre chose que le droit de frimer en string." Lou Doillon vise même la pourtant intouchable Beyoncé, qui se présente comme une figure de proue du girl power américain mais qui "supplie son copain de la prendre sous la douche" : "Je me dis : 'On assiste à une catastrophe'. Et en plus, on me dit que je n'ai rien compris, que c'est vraiment une féministe parce que dans ses concerts, un écran énorme le dit. Mais c'est dangereux de croire que c'est cool."
La maman de Marlowe s'insurgeait que "les gens prennent ça à la légère". Un discours qui n'a pas fait l'unanimité et certains ont montré du doigt le fait qu'elle-même, égérie de mode, affiche son corps nu devant l'objectif. Si nous soulignions à l'époque que ses déclarations avaient en tout cas le mérite de provoquer le débat, Lou Doillon l'a très mal vécu, comme elle le confie aux Inrocks, estimant que personne n'a cherché à savoir ce qu'elle a vraiment voulu dire.
"Tout ceux qui ont participé à cette polémique [tous les médias donc, Inrocks compris] sont passés à autre chose le lendemain. Moi, j'en ai pas dormi. Ça m'a détruite. Je n'ai pas un imperméable qui ferait que les choses glissent sur moi." Elle n'a pas souhaité répondre : "Je l'ai envisagé, mais je ne l'ai pas fait. Après cet article, pendant deux mois, je ne voulais plus sortir l'album, je ne voulais plus croiser qui que ce soit. J'avais peur de porter des espadrilles et qu'on me reproche d'être anti-tongs. (...) La semaine qui a suivi, j'ai ressenti ce que j'avais vécu au moment de la mort de Serge Gainsbourg, quand toute l'école disait des conneries. 'Ton père, il est mort, mais c'était pas ton père, et puis de toute façon, ta mère, c'est une pute.' Je n'avais pas répondu à 9 ans, je n'ai pas répondu cette fois. (...) Descendons ma musique si on veut descendre quelque chose. Mais qu'on s'attaque à vos traits physiques, à vos grands-parents, au quartier dans lequel vous habitez, ça me ramène à l'enfance... Et pas à son côté le plus heureux."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Les Inrocks du 30 septembre.
