






L’affaire du petit Emile a débuté le 8 juillet 2023, jour de sa disparition. La découverte de ses ossements quelques mois plus tard a certes mis un terme à tous les espoirs que les parents du garçonnet, Marie et Colomban, gardaient encore. Mais elle a surtout suscité les interrogations : que lui est-il arrivé ? Depuis un long moment maintenant, les enquêteurs mettent toutes les chances de leur côté pour essayer de percer le mystère de la mort d’Emile un temps pensée accidentelle.
De récents éléments ont néanmoins permis d’écarter un peu plus la thèse de l’accident. Comme l’a révélé le procureur d’Aix-en-Provence lors d’une conférence de presse il y a quelques jours, l’intervention d’une tierce personne est plus que probable. Des lésions ont permis d’établir le fait qu’Emile avait subi un “traumatisme facial violent”, les vêtements qui ont été retrouvés près des ossements ne sont pas ceux dans lesquels le corps s’est décomposé et les vêtements et les ossements ont été transportés peu de temps avant leur découverte. Des conclusions qui font froid dans le dos et qui s'ajoutaient alors à la garde à vue d’Anne et Philippe Vedovini, les grands-parents du petit garçon, ainsi que deux de leurs enfants.
L’enquête suit certes son cours mais pour l’heure, aucun coupable n’a été trouvé. Néanmoins, des doutes sont nés dans les esprits, notamment du côté de la famille d’Emile et des grands-parents, en charge du petit garçon au moment de sa disparition au Haut-Vernet. Tous les parents se mettant à la place de ceux d’Emile s’interrogent : en voudraient-ils aux grands-parents ? Les jugeraient-ils responsables de la disparition et de la mort du garçonnet dont ils avaient la responsabilité cet été-là ? On en sait désormais un peu plus sur la qualité des relations qu’entretiennent Marie et Colomban avec Anne et Philippe Vedovini.
Si au départ, l’unité familiale a pris le dessus, les membres de la famille se serrant les coudes dans l’épreuve ô combien difficile, des tensions ont fini par se manifester notamment par le biais d’écoutes téléphoniques mises en place par les enquêteurs. Après la découverte des ossements et l’officialisation de la mort du petit garçon se posait alors la question des obsèques : où les restes d’Emile allaient-ils reposer ?
Marie et Colomban désiraient qu’Emile repose au Haut-Vernet, près de "la fontaine où il aimait jouer et de la grande maison familiale où il passait ses vacances”, afin que son crâne "repose non loin du reste du corps, qu'ils présument perdu dans les montagnes environnantes". Mais la demande des parents d’un caveau familial et d’un emplacement pour leur famille leur a été refusée par le maire.
Dans un épisode d’Enquêtes criminelles consacrée à l’affaire et diffusé sur W9 ce mercredi 2 avril, on apprend que le choix du lieu de la sépulture a également meurtri et divisé le clan. Des tensions entre les parents et les grands-parents ont émergé. Philippe Vedovini avait le désir ferme de voir son petit-fils reposer à la Bouilladisse où la famille vit à l’année : “Anne et Philippe ne voulaient pas que Marie et Colomban enterrent les restes d’Emile dans le cimetière du Haut-Vernet, ça a été une source de discorde” rapporte Arthur Herlin, journaliste chez Paris Match. Après des discussions et bras de fer, le grand-père aurait obtenu gain de cause : “Même les parents n’ont pas pu imposer le lieu de sépulture de leur fils, on marche un peu sur la tête” affirme Michel Mary, chroniqueur judiciaire. Selon RTL, la tombe d'Émile Soleil est "isolée, surplombant le cimetière de la Bouilladisse, distante de plusieurs dizaines de mètres de toutes les autres sépultures.”
Les obsèques ne seront que la confirmation d’un refroidissement des relations entre les parents et les grands-parents : “Lors des obsèques d’Emile, on a senti qu’il n’y avait pas vraiment de contact entre les parents et leur fille, il n’y avait pas d’échanges. On a senti des tensions au sein de cette famille” affirme un témoin. En cause, la décision autour de la sépulture et le comportement des grands-parents jugé “inapproprié” par leur propre fille : “Le lieu de sépulture, l'attitude guillerette des grands-parents aux obsèques… Au fil du temps, Marie, la mère du petit garçon, aurait fini par se poser des questions au sujet de ses propres parents Philippe et Anne. [...] Elle a répété qu’elle croyait en leur innocence mais que leur comportement faisait que parfois elle avait des doutes.” Finalement, la garde à vue à l’issue de laquelle Anne et Philippe Vedovini ont été relâchés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux aurait “ressoudé la famille”. Marie et Colomban Soleil ont d'ailleurs rendu visite aux grands-parents d'Emile après leur retour au domicile.