Le début des années 1990 n'a pas été des plus faciles pour France Gall. Après avoir perdu son père Robert, en 1990, le 2 août 1992, la chanteuse faisait face au terrible deuil de sa vie : la perte de Michel Berger, mort d'une crise cardiaque. Ce jour-là, elle aurait pu lui sauver la vie s'il ne lui avait pas menti. Un mensonge de l'artiste, né un 28 novembre, qui a rendu "furieuse" France Gall, comme révélé au cours du documentaire France Gall, évidemment, diffusé sur W9 en août dernier.
Cette crise cardiaque est survenue alors que le couple était dans sa maison secondaire de Ramatuelle, non loin de Saint-Tropez. "Il fait très chaud, il va jouer au tennis, raconte une journaliste de Rolling Stone. Et il va avoir un gros malaise." Mais Michel Berger ne dramatise pas la situation. "Il va d'abord se reposer, prendre un bain froid, il dit à tout le monde que tout va bien donc personne n'appelle les secours, tout le monde pense qu'il va bien", apprend-on. Sauf que ce n'est pas le cas. Et il fait alors une deuxième crise. Quand les secours vont finalement arriver, c'est déjà quasiment trop tard et il est décédé avant d'arriver à l'hôpital de Saint-Tropez.
On se souvient des images qui témoignaient de la douleur de France Gall dans le silence du petit cimetière de Montmartre, alors accompagnée seulement de ses deux enfants, de proches comme Véronique Sanson et de quelques fidèles. Se mêlent alors tristesse et colère chez l'artiste. "Le plus tragique c'est que ces malaises qui ont été fatals à Michel Berger auraient pu être évités", rapporte le documentaire de W9. À cette époque, l'artiste souffre de problèmes cardiaques et France Gall avait pris la mesure de la gravité de la situation mais cela n'a pas suffit car elle ne savait pas tout. L'ancien attaché de presse du couple confie : "Michel était très fatigué, ses cheveux devenaient blancs, il se voûtait il avait 44 ans à l'époque, c'était pas vieux."
À ce moment, France Gall est très vigilante concernant l'état de santé de son compagnon. Elle fait en sorte qu'il ne puisse pas aller au piano, fermant la porte à clé en mettant la clé dans sa poche. "Il était trop fatigué, elle avait peur pour lui", fait savoir l'ancien collaborateur de Michel Berger et France Gall. Mais alors qu'il a des médicaments, l'interprète de La Groupie du pianiste ne les prend pas. Ce qu'ignore celle qui partage sa vie. "France était très furieuse contre lui parce que elle ne savait pas qu'il prenait des médicaments, il les lui cachait, admet leur ami Jacques Attali. Elle était très fâchée contre le père de Michel qui ne lui avait pas dit que son fils prenait des médicaments que lui-même grand médecin, d'après France, lui avait prescrit. Et elle ne savait pas quand il a eu sa crise cardiaque que des médicaments étaient dans un tiroir de la chambre, qu'il aurait dû prendre donc elle était dans une colère extrême contre lui."