Nagui et son ami Didier Deschamps : "J'ai la chance de partager, un peu, sa vie"

"Impossible de dire quand s'est effectuée la bascule entre "on se connaît, on se fréquente" et "on se parle"." Nagui et Didier Deschamps étaient simplement faits pour se rencontrer. Dans son édition en date du 13 juillet 2016, hommage à l'équipe de France de football flanqué d'une couverture figurant le chouchou Antoine Griezmann dans les bras de son sélectionneur, l'hebdomadaire Paris Match offre une pleine page à l'animateur emblématique de France Télévisions pour évoquer, avec ses mots, son amitié aussi profonde que méconnue avec DD.

Puis on a fait la fête...

En lisant Nagui, effusif comme rarement, on ne peut s'empêcher de penser au fameux mot de Montaigne évoquant son amitié passionnelle avec La Boétie : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi." A ceci près que dans le cas du chef d'orchestre du jeu N'oubliez pas les paroles et de l'ancien milieu de terrain international devenu entraîneur, il n'a pas été question de coup de foudre, mais plutôt d'une évidence qui s'est progressivement imposée : "Mon amitié avec Didier est née petit à petit, sans calcul, après la Coupe du monde 1998", écrit Nagui, rappelant comment à l'époque, déjà fan invétéré de l'équipe de France de football, il squattait à Clairefontaine, quitte à agacer le sélectionneur de l'époque Aimé Jacquet, et écumait les matchs des Bleus, emmenés alors par un Deschamps capitaine exemplaire. "Puis nous avons fait la fête ensemble" (les photos, à voir dans notre diaporama, d'une folle soirée au VIP Saint-Tropez de Jean-Roch en témoignent magnifiquement !), se remémore Nagui. Mais le lien qui existe entre "La Desch" est lui est bien plus profond : "C'est une question de valeurs partagées au quotidien, de façon de se comporter, d'hygiène de vie et d'humour", détaille l'animateur, qui peut toujours compter sur son ami pour les "excellents conseils" qu'il prodigue et pour l'apaiser quand il "monte dans les tours".

Brossant le portrait d'un homme loyal - qui lui a sauvé la mise lors de sa première de La Bande originale sur France Inter en 2014 - et fin psychologue, doté d'un "rayon laser mental qui lui permet de reconnaître au premier coup d'oeil qui est "un boulet" (...) et qui est franc du collier", Nagui n'hésite pas à formuler les sentiments très forts qu'il nourrit à l'égard de Didier Deschamps : "J'ai une réelle affection pour lui. Plus, je l'aime profondément." Et, fort de sa "chance de le connaître comme mari et comme père", il est intarissable lorsqu'il énonce la liste de ses "qualités humaines", qu'il retrouve dans ses qualités de coach : "Le calme, la lucidité, la capacité à prendre du recul, le respect de l'autre." Auxquelles s'ajoutent sa fidélité et son sens de l'humour, qu'on "ne pourra jamais lui enlever" - pas plus que son obsession de la gagne, qui pimente les parties de pétanque ou de ping-pong entre amis ! "Il ne lâche rien, poursuit, plus loin, le trublion du service public. Et c'est cela qu'il transmet. Sa volonté d'aller jusqu'au bout, toujours, avec ces valeurs, très positives, de fraternité, d'égalité, de respect, qui font tellement de bien."

Il ne s'est jamais posé la question du pays dans lequel je suis né

Alors, Nagui a été particulièrement affecté lorsque, sur la route de l'Euro, les allégations de certains (Eric Cantona, suivi par Jamel Debbouze) ont fait planer l'ombre de préjugés et de pressions de nature raciste sur le mode de composition de l'équipe de France. Au point qu'il est monté au créneau : "Pas parce qu'on est potes. Mais parce que, en matière de tolérance, d'ouverture d'esprit, de respect, de politesse, il est irréprochable (...) Il ne s'est jamais posé la question du pays dans lequel je suis né ou du pays dans lequel est né Marcel Desailly, qui est comme son frère, qu'il a choisi pour être le parrain de son fils."

"J'ai la chance de partager, un peu, la vie d'un homme extraordinaire", résume Nagui au coeur de cette tribune très intime. Et de préciser, comme soucieux de préserver le caractère précieux de cette amitié particulière : "Je ne suis pas une petite souris dans les vestiaires (...) Je ne fais pas partie de la famille de l'équipe de France, mais d'un autre cercle, celui des copains qui peuvent approcher les joueurs." Son compte Instagram, avant de se mettre en sommeil suite à la cruelle défaite de dimanche dernier, en a bien rendu compte, figurant un Nagui heureux comme un gosse auprès de ses héros.

Le billet de Nagui sur son histoire d'amitié avec Didier Deschamps est à lire en intégralité dans le numéro 3504 de Paris Match, actuellement en kiosques.

GJ