La question du nom de famille de Zohra Dati, fille de l’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati et de Dominique Desseigne, ex-patron du groupe Barrière, intrigue depuis sa naissance le 2 janvier 2009. Alors que la justice a confirmé en 2016 la paternité de l’homme d’affaires, la jeune fille, aujourd’hui âgée de 16 ans, continue de porter le patronyme de sa mère.
Cette situation trouve son origine dans une longue bataille judiciaire. Dès 2012, Rachida Dati avait saisi la justice pour obtenir la reconnaissance de paternité de Dominique Desseigne, lequel refusait de se soumettre à un test ADN. En octobre 2014, ce refus fut interprété comme un aveu par le tribunal de grande instance, décision confirmée deux ans plus tard par la cour d’appel de Versailles. Comme le rappelait Paris Match à l’époque, "la cour d’appel de Versailles a confirmé que Dominique Desseigne était bien le père de Zohra, la fille de l’ancienne ministre de la Justice Rachida Dati". Le magnat des casinos fut condamné à verser une pension alimentaire de 2500 euros par mois depuis la naissance de l’enfant. Mais la justice refusa en revanche que Zohra puisse porter le nom Desseigne, malgré la demande de sa mère.
L’avocate de Rachida Dati, Me Christine Guillot-Bouhours, avait salué une décision "juridiquement et humainement irréprochable", rappelant "le droit universel à connaître sa filiation". Pour autant, le tribunal privilégia l’intérêt de l’enfant : conserver le nom de sa mère, plus stable et protecteur, dans un contexte médiatique déjà surexposé. À l’époque, Dominique Desseigne niait publiquement sa paternité, tandis que la rumeur d’une liaison entre lui et la ministre faisait les gros titres. "Aujourd’hui, trop c’est trop, en tant que femme et en tant que maman, je demande pour ma fille, pour son équilibre, que tout cela cesse", déclarait alors Rachida Dati.
Près de dix ans plus tard, l’équilibre familial demeure particulier. Comme l’écrivait Marianne le 21 août 2025 : "Depuis avril 2023, Alexandre et Joy ont les rênes de la maison Barrière. Ils doivent aussi compter avec une petite sœur, Zohra, la fille de Rachida Dati, dont DD a reconnu la paternité en 2014. Elle héritera de lui, mais pas des actions du groupe. La folle aventure du géant des casinos créés par François André continuera de s’écrire avec les deux enfants de Diane."
En effet, si Zohra est bien l’héritière de son père sur le plan personnel, elle ne participera pas à la transmission de l’empire Barrière, verrouillé au profit des deux enfants qu’il a eus avec son épouse disparue, Diane Barrière. Aujourd’hui, Alexandre et Joy incarnent la quatrième génération à la tête du groupe : 32 casinos, 20 hôtels de luxe, 150 restaurants, dont le mythique Fouquet’s. Alexandre, stratège et internationaliste, impulse l’expansion vers New York, Dubaï ou Abu Dhabi, tandis que Joy pilote la transformation numérique et l’expérience client.
Pour Zohra, la situation est donc singulière. À 16 ans, elle se voit reconnaître une filiation prestigieuse mais reste en marge d’un destin économique réservé à ses aînés. Une double appartenance qui souligne les fractures au sein de la dynastie Barrière : d’un côté, l’aventure familiale poursuivie par Alexandre et Joy ; de l’autre, une fille légitime mais longtemps contestée, dont le nom rappelle que la justice, en tranchant, avait aussi choisi la protection d’un enfant face au tumulte médiatique.
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