Tout remonte au 14 décembre 2018. Ce jour-là, vers midi, un jeune homme de 17 ans est enlevé et torturé par trois hommes alors qu'il travaillait dans un garage d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Les trois hommes en question sont jugés depuis lundi 13 septembre 2021 devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne, à Évry, pour enlèvement, séquestration et tentative d'assassinat. Une quatrième personne, qui était mineure au moment des faits, est quant à elle jugée pour complicité. Elle comparaît libre. Le nom de Saïd Bogota est mêlé à cette affaire. Le comédien, vu notamment dans Taxi 5 et Pattaya, est accusé d'être le commanditaire présumé de cet enlèvement et est lui aussi jugé.
Comme le rappelle Le Parisien, Saïd Bogota a en partie reconnu son implication. Il accusait la victime de lui avoir piqué son ex-compagne et voulait savoir s'ils avaient eu des relations sexuelles. Mais l'acteur conteste l'intention d'homicide.
Non, je suis obligé de le tuer
Le Parisien rapporte comment la victime de 17 ans (au moment des faits) a été attirée par ses agresseurs hors de son lieu de travail. "Un prétendu client l'attire au-dehors pour une réparation à effecteur sur son Audi. L'adolescent est forcé de monter dans le véhicule. À l'intérieur, il est frappé et dépouillé de son téléphone", relate le quotidien. Pour expliquer son absence à son employeur, le jeune homme est poussé à passer un coup de téléphone et à joindre aussi sa compagne pour lui dire qu'il la quitte.
Puis la victime est conduite dans la cave d'une résidence de Saint-Chéron (Essonne). Le jeune homme est "frappé à coups de clé à molette et gazé". "Ses geôliers le forcent à ingurgiter de l'acide chlorhydrique. Mais une personne de la résidence, incommodée par le bruit et le gaz lacrymogène, descend, mettant en fuite l'équipe", relate encore Le Parisien. C'est alors que Saïd Bogota aurait eu l'intention de le tuer, après l'avoir emmené dans un champ...
"Non, je suis obligé de le tuer", aurait lancé Saïd Bogota, ajoutant : "Non, on est obligés, on est allés trop loin et il a vu nos visages. Il faut le terminer". L'un de ses complices lui aurait alors répondu : "Non, si on fait ça, on est dans la merde."
Le calvaire de la jeune victime ne s'arrête pas là... Laissé pour mort après un tir de flash ball dans la tête, le jeune homme est aspergé d'essence sur les jambes et le feu est déclenché. Ses agresseurs prennent la fuite mais lui arrive à se relever et arrive finalement à trouver du secours chez une dame qui appelle les pompiers. Lorsque le jeune homme de 17 ans est pris en charge, son pronostic vital est engagé.
Près de trois ans après les faits, la victime a trouvé la force de témoigner. "J'ai été suivi par un psychiatre pendant un an et demi. J'ai passé une semaine avec lui avant de venir ici, a-t-il confié la cour d'assises des mineurs de l'Essonne. Il m'a donné un traitement. Ça fait un peu de bien."
Le jugement de cette affaire est attendu pour la semaine prochaine. Saïd Bogota risque ainsi la réclusion criminelle à perpétuité. Il reste présumé innocent jusqu'au jugement définitif de l'affaire.