Alain Ducasse : Poignardé dans sa cuisine, il a failli tout plaquer

Alors que la plainte déposée contre le restaurant de Joël Robuchon par un ancien employé qui dénonce le harcèlement moral dont il a été victime ravive le spectre des violences en cuisine, aussi bien physiques que morales, Alain Ducasse fait de son côté des révélations surprenantes. Dans un entretien accordé à L'Express du 18 mars, le chef aux 19 étoiles à travers le monde et fondateur de l'Académie du goût, fait une révélation plus que surprenante à la publication...

À 22 ans, Alain Ducasse est chef de partie chez le grand Alain Chapel, trois étoiles à Mionnay, représentant de "cette nouvelle cuisine" dont tout le monde parle. Il a débarqué chez le chef un an plus tôt, demandant à travailler avec lui. Impressionné par le jeune prodige, Alain Chapel le nomme chef de partie, en charge de la rôtisserie et des sauces. Le reste, il le raconte dans les colonnes de L'Express : "À l'âge de 22 ans, alors que je travaillais comme chef de partie chez Alain Chapel, à Mionnay, j'ai moi-même reçu un coup de couteau dans le ventre par un plongeur qui était vraisemblablement manipulé par le second de cuisine. Cela a été un traumatisme, et j'ai failli tout laisser tomber..." L'intervention d'Alain Chapel permettra d'éviter de priver la France de l'un de ses plus grands représentants culinaires.

S'il reconnaît les fortes pressions qui peuvent s'exercer envers les jeunes au sein d'une cuisine, "équivalentes à celles que subissent les sportifs de haut niveau", il réfute catégoriquement les violences physiques. Et Alain Ducasse de prendre la défense de Joël Robuchon, mis en cause dans une affaire de harcèlement. "Avant même d'avoir pu s'expliquer, Joël Robuchon était déjà condamné par une cabale médiatique orchestrée par une poignée de journalistes, lance Alain Ducasse. Il peut exister des dérives dans les cuisines et tout abus doit être puni. Mais certains médias devraient réfléchir à la façon dont ils jettent, du jour au lendemain, l'opprobre sur toute une profession."

Alain Ducasse, un entretien à retrouver dans les colonnes L'Express du 18 mars 2015