Capitaine du XV de France, Antoine Dupont est l’un des rugbymen les plus connus de l’Hexagone. À 28 ans, le joueur est devenu un visage familier que les Français voient d’ailleurs de plus en plus, notamment grâce à ses sorties publiques avec sa compagne, Iris Mittenaere. Si Antoine Dupont semble vivre une belle idylle avec Miss Univers 2017, cela ne l’empêche pas de continuer à penser à sa carrière. Bien que sa blessure le tienne éloigné des terrains de rugby depuis le 8 mars dernier, il reste concentré sur son avenir professionnel. C’est sur les règles du salary cap, jugées trop pénalisantes selon lui, qu’il est revenu le 2 octobre dernier.
À l’occasion d’une soirée organisée pour célébrer le renouvellement du partenariat entre le Stade Toulousain et Peugeot, le rugbyman français n’a pas manqué d’émettre une critique cinglante sur ce fameux salary cap. Celui-ci, mis en place en 2010, l’empêcherait “d’utiliser son image individuelle” et réduirait ainsi la rémunération des joueurs. Mais qu’est-ce que ce salary cap qui fait tant parler actuellement dans le monde du rugby ? Il s’agit du contrôle des salaires plafonnés pour les clubs du Top 14. Le plafond de leur masse salariale a été fixé à 10,7 millions d’euros jusqu’au début de la saison 2026-2027 par la Ligue nationale de rugby (LNR). Ce dispositif sert de garde-fou, empêchant notamment les présidents de clubs de recruter plusieurs grandes stars du rugby, ce qui pourrait mener à des faillites comme cela a pu se produire par le passé.
“La LNR n’interdit en aucun cas à un joueur de disposer de son droit à l’image” auprès d’entreprises qui ne sont pas liées au club, a toutefois rappelé la Ligue dans un communiqué. Le joueur ne doit simplement pas faire référence à son appartenance à un club dans le cadre publicitaire pour lequel il a décroché un contrat. Cependant, cela ne semble pas suffisant pour Antoine Dupont, qui se sent lésé.
Selon le compagnon d’Iris Mittenaere, le salary cap est “trop invasif”, particulièrement sur les droits à l’image. Même lorsqu’un joueur accepte une collaboration avec une marque sans faire de lien avec son club, il se trouve malgré tout dans l’obligation de la déclarer afin qu’un contrôle puisse être effectué. Antoine Dupont parle alors d’une “chasse aux sorcières” qui “devient ridicule”. Concernant une collaboration avec des marques partenaires du club du joueur en question, le contrat signé doit être inclus dans la masse salariale afin d’éviter que les clubs ne paient une partie des salaires des joueurs via leurs sponsors. Un joueur ne peut donc plus négocier librement le prix de son image puisqu’il doit s’aligner sur le salary cap. C’est ainsi une perte de revenus importante pour les rugbymen jouissant d’une forte popularité.
“Il y a 4-5 ans, il n’y avait pas de sujet. [...] On se retrouve dans une économie du rugby qui est grandissante [...] grâce à nous, les joueurs, au milieu. Et, au final, on n’est pas bénéficiaires de ça puisque le salaire stagne, voire baisse, et on ne peut pas utiliser notre image”, a confié Antoine Dupont face aux journalistes de l’AFP, du Monde et de Sports Business Club.
Il semblerait qu’Antoine Dupont ne soit pas le seul à ne pas être en accord avec toutes les règles imposées par ce salary cap. Le Figaro a pu interroger des agents et des conseillers qui sont allés dans le même sens que le joueur. L’un d’eux a déclaré que cette manière de procéder arrangeait les marques, qui peuvent s’offrir les services de joueurs sans débourser des sommes mirobolantes, ainsi que les clubs, qui peuvent ainsi satisfaire leurs sponsors plus facilement.
Même si certaines voix imaginent déjà des solutions pour que les joueurs puissent y trouver leur compte tout en maintenant une réglementation nécessaire afin d’éviter certaines dérives, les doutes quant à un changement prochain restent grands. Le syndicat des joueurs dispose d’une seule voix lors du vote, contre neuf pour les clubs. D’autres recours sont possibles, comme la grève. La menace avait été lancée en début de saison par Provale, le syndicat des joueurs, sans qu’elle n’ait pour l’instant été mise en œuvre.
Deux parties s’opposent donc sur le sujet. L’une d’elles emportera-t-elle ce match ou parviendront-elles à trouver un terrain d’entente ? Pour le moment, la colère des joueurs gronde suffisamment fort pour que les regards se tournent vers ce sujet désormais sous le feu des projecteurs.
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