Ancienne danseuse à l’âme déjà tournée vers la scène, Catherine Ringer embrasse ensuite le métier de comédienne, avant qu’un coup du destin ne vienne bouleverser sa trajectoire. En 1979, elle croise le regard de Fred Chichin. Ce sera l’amour d’une vie, mais aussi un partenaire de création hors pair. Ensemble, ils donneront naissance aux Rita Mitsouko, un duo flamboyant devenu mythique dans le paysage musical français.
Avec ce groupe, elle connaîtra la ferveur du succès : Marcia Baila en 1984, The No Comprendo en 1986, et des collaborations mémorables, comme Qu’est-ce que t’es belle avec Marc Lavoine en 1988. Mais derrière les paillettes, les drames n’ont pas manqué. Dans un entretien accordé au Parisien en juillet 2025, l’artiste se livrait à cœur ouvert sur les ombres qui ont jalonné son parcours. De son amour avec Fred Chichin — disparu en 2007 — sont nés trois enfants : Ginger Romàn (1984), Simone Ringer (1990) et Raoul Chichin (1992). Mais ce bonheur a aussi été traversé par des épreuves : Catherine confiait avoir vécu un avortement, alors même que Fred et elle venaient de tomber amoureux.
Celle qui fête ses 68 ans ce samedi 18 octobre 2025 se mobilise pour défendre la maternité des Lilas, menacée de fermeture en octobre prochain. Un lieu qui n’est pas qu’un établissement de soins à ses yeux, mais un témoin discret et bienveillant de plusieurs étapes essentielles — parfois douloureuses — de sa vie. Elle racontait, avec émotion : "On venait de se rencontrer avec Fred, et même si l’amour était déjà là, on s’est dit que ce n’était pas encore le moment. On était très tristes… Alors quand on a décidé de garder l’enfant, et que j’ai accouché ici… on était fous de joie !".
La chanteuse a un rapport intime et profond à ce lieu. Elle a vécu une autre interruption volontaire de grossesse, à l’âge de 16 ans, après avoir été victime de violences. La première, bien plus tôt, était survenu alors qu'elle n'avait que 13 ans. Elle expliquait : "Ça fait plus de quarante ans que j’ai utilisé et soutenu cette maternité. Je l’ai utilisée pour accoucher et avorter. Pour ma première IVG, j’avais 13 ans et demi, mais ça n’était pas ici. J’en ai fait une deuxième quand j’avais 16 ans. J’avais été violentée et je suis venue ici car je connaissais cet endroit. Ces deux-là, c’étaient des IVG de peine."
En défendant la maternité des Lilas, Catherine Ringer ne milite pas seulement pour la survie d’un établissement de santé, mais pour la préservation d’un lieu qui a accompagné de près sa vie de femme, d’artiste et de mère.
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