Les faits s’allongent. Le comédien Philippe Caubère, 75 ans, voit la justice élargir son enquête. Celui qui est également auteur et metteur en scène, révélé dans 1789 puis salué pour Molière, La Gloire de mon père, Le Château de ma mère ou encore Truands, est aujourd’hui au cœur d’un scandale tentaculaire. Il est notamment mis en cause par trois femmes.
En janvier 2024, Franceinfo révèle qu’une jeune femme, Pauline Darcel, accuse l’acteur d’"atteinte sexuelle sur mineure de plus de 15 ans par personne ayant autorité". Les faits remonteraient à 2012 : elle avait alors 16 ans et lui 61. Philippe Caubère reconnaît une liaison, mais assure qu’elle était consentie. Un mois plus tard, il est mis en examen pour viols et agressions sur deux autres plaignantes, ainsi que pour corruption de mineures.
Agathe Pujol, de son côté, évoque plus de dix années d’emprise, entre 2010 et 2022, et accuse le comédien d’avoir organisé des "viols collectifs". Des échanges ont été dévoilés par Libération. "Je t’aime, ma gamine", "Tu m’as embrassé et sucé comme une grande", ou encore "Je serais trop fier. D’être accusé de pédophilie par un si beau bébé", peut-on lire dans des messages cités dans l’enquête.
© BestImage, BERTRAND RINDOFF PETROFF / BESTIMAGE
En septembre 2025, l’affaire prend une nouvelle dimension : la justice s’intéresse à des soupçons de proxénétisme, note Médiapart. Agathe Pujol, qui avait accusé le metteur en scène de "viols collectifs" affirme qu'il l’aurait "fait violer" par des centaines d’hommes. Certains auraient versé une dizaine d’euros après avoir été recrutés via de petites annonces. L'acteur pourrait ainsi être poursuivi pour des faits de proxénétisme. A propos de ce nouveau chef d'accusation, Anne Lassalle, avocate d'Agathe Pujol assure que cela "révèle l’ampleur de la gravité des faits dénoncés". D'après le parquet de Créteil, en charge de l'affaire, "aucune mise en examen n’est encore intervenue de ce chef".
Par ailleurs, dans une autre affaire, en 2018, une troisième femme, la comédienne Solveig Halloin, l’accusait déjà de viol. L’enquête avait été classée sans suite, mais un autre article de Mediapart, publié en 2024, a pointé des défaillances dans l’enquête.
Philippe Caubère reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.
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