Placée au premier rang du meeting tendu d'Eric Zemmour à Villepinte ce 5 décembre 2021, sa conseillère Sarah Knafo était assise au côté de l'ancien député Jean-François Poisson, de l'ex-ministre du Logement Christine Boutin, du haut-fonctionnaire et polémiste Jean Messiha, du proche de Jean-Marie Le Pen Lorrain de Saint Affrique et d'Eric Naulleau, son ancien complice de Paris Première puis On n'est pas couché. Au cours de cet événement très attendu par les militants de l'essayiste d'extrême-droite, rassemblant environ 15000 personnes, la jeune énarque qui murmure à l'oreille du candidat était aux anges. Triomphant, loin des tourbillons médiatiques provoqués par ses pertes de sang-froid, le politique était dans son élément.
"Avant l'arrivée de la presse tout à l'heure... Éric Zemmour répétait son discours, entouré de Sarah Knafo sa conseillère et Jacques Gay, comédien qui le conseille sur ses prises de parole", écrit sur Twitter Sehla Bougriou, reporter politique pour TF1.
Une nouvelle preuve de la grande place dont dispose la jeune énarque de 29 ans, conseillère du polémiste qui s'est muée en directrice de campagne. Dans la lumière sur les photos prises lors des déplacements successifs de l'ancien journaliste du Figaro, elle a été acclamée lors du meeting post-annonce de candidature à Villepinte, par Antoine Diers, le monsieur communication du jeune parti zemmourien. Au micro, ce dernier a ainsi déclaré, sous un tonnerre d'applaudissements : "Enfin, il y a celle qui est à l'origine de tout. Celle qui a eu la conviction avant nous tous qu'Eric devait devenir notre prochain président. Brillante, élégante, tout le temps en train de réfléchir au coup d'après, avec une capacité de travail absolument bluffante, j'aimerais que tous ensemble nous puissions applaudir Sarah Knafo. Bravo et merci pour tout Sarah."
La fascinante Sarah Knafo, celle qui a vu le potentiel politique d'Eric Zemmour quand d'autres ne voyaient que son aura médiatique, suscite l'adhésion comme les craintes. Car si elle est toujours présente au côté du candidat à la présidentielle 2022, elle interroge. Selon les impressions d'une partie de son entourage pour Libération, "il faudrait débrancher Sarah Knafo. Elle est extrêmement faible politiquement. Le problème, c'est que l'arrêter, c'est arrêter la campagne. Car Zemmour n'a pas la tradition du chef. Il se laisse faire". Des propos qui convergent vers l'idée que l'ancienne étudiante de Sciences-Po aurait un poids trop fort, comme l'avait confié à L'Express un ancien soutien du polémiste : "Eric Zemmour ne gère absolument pas son équipe." Philippe de Villiers, ami qui n'a toutefois pas voulu venir au meeting, avait lui déclaré que leur relation "finira mal".
Cette standing ovation de Sarah Knafo, ivre de politique et de pouvoir, accumule les critiques : "J'observe chez eux une forme d'ivresse effrayante et d'immaturité, raconte à Libération un ancien député, proche du couple. Elle a participé au fait qu'il soit devenu fou. Les yeux de Zemmour, aujourd'hui, c'est le danger du pouvoir. C'est le moment où il y en a qui disjonctent et d'autres pas."