






Purepeople : Vous avez 44 ans aujourd'hui, comment vous sentez-vous ?
Laetitia Bléger : Vraiment bien. En fait, plus on vieillit, plus on apprend à se connaître, à se découvrir. J’ai la chance de vieillir en bonne santé. C'est une chance que tout le monde n’a pas donc je profite de la vie à fond.
Vous diriez que vous vous sentez mieux aujourd'hui qu'à 20 ans ?
À 20 ans, j'avais peut-être plus d'énergie, mais aujourd'hui, je suis plus à l'écoute de mon corps. Je sais ce qui se passe. Si quelque chose n'est pas juste, je vais le ressentir tout de suite dans mon corps. Ce sont des choses que je ne percevais pas à 20 ans. Je suis beaucoup plus ancrée et alignée qu'à 20 ans.
Si vous deviez recevoir un magnifique cadeau qui vous ferait plaisir, ce serait quoi ?
Le budget pour une belle expédition au Pôle Sud.
Comment occupez-vous vos journées aujourd’hui ?
J'étais hôtesse de l'air jusqu'à il y a quatre ans. Et puis j'ai fait un burn-out et souffert de trois ulcères. Il était temps que je commence à écouter mon corps, les signaux qu'il m'envoyait. Du coup, j'ai arrêté et j'ai changé de vie radicalement.
Que vous est-il arrivé ?
C'était en plein Covid. La cheffe hôtesse qui m'avait recrutée 15 ans auparavant est partie et a été remplacée par une peau de vache qui m'appelait beaucoup quand j'étais censée être en repos, et il fallait que je parte dans les trois heures. Je me souviens d’une fois, j’avais 13 jours de vacances devant moi, et il a fallu que je parte sur-le-champ en Asie. «Tu te débrouilles pour faire un test Covid, et il y a 14 jours de quarantaine à Hong Kong.» Je n'avais pas mon mot à dire. Émotionnellement, j’ai craqué. Mon corps a dit "stop". Et j'ai dit "stop". C'était difficile de faire ce choix parce que j'avais un bon salaire, de bonnes conditions de vie. J’étais hôtesse avant de devenir miss, j’étais redevenue hôtesse de l’air après. Je ne savais pas ce que j’allais devenir.
Qu’avez-vous fait alors ?
J’ai participé un week-end à un atelier Wim Hof et ça a été la révélation. La méthode Wim Hof, du nom de son créateur, un Néerlandais, repose notamment sur l’exposition au froid et sur la respiration. C'est vraiment une super méthode pour être en meilleure santé, plus fort, avec un bon état d'esprit. On travaille la respiration Wim Hof, puissante, qui a des vertus anti-inflammatoires et qui permet aussi de vivre de belles émotions, d'être dans un vrai lâcher-prise. Et il y a l'exposition au froid : bains glacés ou douche froide. On apprend vraiment à se recentrer sur soi et ses sensations. Ça reste un choc contrôlé, bénéfique à court terme. On ne force jamais. Cela permet de booster le système circulatoire, de calmer le système nerveux, de renforcer l'immunité, de mieux récupérer après le sport et d’avoir une meilleure santé générale.
Cette méthode vous a convaincue ?
Oui, au point que j’ai décidé de devenir instructrice. J’ai eu un an de formation. C’était difficile, mais j’y suis parvenue et je fais aujourd’hui des ateliers méthode Wim Hof. J'organise aussi des journées bien-être avec une amie professeure de Warrior Yoga. Les deux activités se complètent très bien. Je fais aussi des week-ends avec elle. On fait des afterworks de 19h à 21h avec un cours de yoga et un bain glacé. J'essaie aussi de développer ça dans les entreprises parce que c'est vraiment très bénéfique pour la cohésion d'équipe à travers des team buildings, des séminaires.
Quand on prend un bain glacé, qu'est-ce qu'on ressent ?
Le corps veut sortir immédiatement. Mais avec une respiration calme, on finit par trouver le confort dans l'inconfort. En sortant, il faut faire une posture spécifique pour se réchauffer progressivement. On sécrète jusqu’à 2,5 fois plus de dopamine, ainsi que des endorphines et de la sérotonine. On en ressort vraiment bien.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent commencer par prendre des douches froides ?
Il faut y aller progressivement. Moi, quand je rentre d'un footing et que j'ai un peu grelotté pendant ma sortie, je prends une douche chaude d'abord. Je ne suis pas extrémiste, j'adore le chaud, j'adore le confort. Ensuite, je mets le froid au maximum, en commençant par les jambes, et je monte progressivement jusqu'à la nuque en inspirant profondément, pas de façon saccadée ou rapide comme on a tendance à le faire sous l’eau froide. C'est ça le secret : une respiration calme et profonde.
Où exercez-vous actuellement ?
En Alsace principalement, mais je me déplace. Mes bains sont faciles à transporter, donc je peux organiser ou venir en tant que prestataire partout. Là, j’organise un événement à Mougins le 24 mai avec une amie coach en Programmation Neuro-Linguistique (PNL) et performance, et un week-end à Perpignan début juin. Et chez moi, en Alsace, j'organise des ateliers tous les mois à Thannenkirch, un lieu en pleine nature.
Qui vous contacte, quel est le profil ?
J'ai tous les âges, des hommes, des femmes. Des sportifs, des ostéos, des kinés, des femmes en ménopause ou en péri-ménopause, des jeunes qui veulent juste tenter l'expérience. Ça commence vraiment à s'ouvrir à tout le monde, c'est chouette.
Vous entretenez toujours votre corps, vous avez toujours été sportive ?
Oui, toujours. Petite, papa m’emmenait faire des randonnées. J’ai toujours eu le goût de l’effort et de l'aventure. Je cours depuis très longtemps, sans forcément d'objectif physique, juste pour mon bien-être. J'ai fait de l’athlétisme et du tennis plus jeune. Aujourd’hui, c’est surtout du trail, du running, de l’alpinisme, de la randonnée en haute montagne, et je fais du renforcement musculaire depuis peu, car à partir de 40 ans, c’est nécessaire.

Vous avez gardé des liens avec la viticulture ?
Oui, je vis toujours dans l’appartement au domaine familial, repris aujourd’hui par mon frère, Maxime. Mes parents sont retraités, mais continuent de travailler au domaine, encore plus qu’avant d'ailleurs. J’aide ponctuellement pour les vendanges, la mise en bouteille, l’étiquetage, mais c’est tout.
Vous arrivez à vivre de votre activité actuelle ?
Oui, et je représente aussi des marques via les réseaux sociaux : Thé Maya, une marque alsacienne de thé et tisane bio, Apyforme, des compléments alimentaires français, et je travaille aussi avec une entreprise colmarienne de télécom : Vialis. Elles soutiennent mon activité.
La montagne vous occupe beaucoup. Quand est née cette passion ?
J’ai toujours aimé la montagne, mais davantage ces dix dernières années grâce au trail. J’ai fait le marathon du Mont-Blanc à Chamonix deux fois, puis des courses plus techniques avec un guide, notamment l’arête des Cosmiques, la Vallée Blanche, le Mont-Blanc par les Grands Mulets. Puis, j’ai fait le Kilimandjaro avec Claude de Koh-Lanta notamment, c'était vraiment la découverte de l'altitude, on a tous bien vomi (rires). J’ai ensuite gravi l’Aconcagua, puis fait une tentative sur l’Himlung au Népal à plus de 7 000 mètres, que je n'ai pas pu atteindre à cause du mauvais temps. J’ai traversé aussi le Svalbard à ski-pulka, une expédition de 33 jours à moins 30 degrés. Mon prochain projet, c’est le Pic Lénine au Kirghizistan cet été.

Tout ça semble très loin du monde des paillettes et des Miss…
J'étais à l'élection Miss France l'année dernière pour fêter les 20 ans de mon sacre, mais je ne suis plus forcément très à l'aise avec ça. Prendre le train et monter à Paris juste pour un dîner, j’en ai moins envie. Je participe moins aux événements Miss France. Peut-être qu'un jour, ils m'inviteront dans le jury… Ceci dit, j'ai toujours plaisir à revoir les filles. Je m'entends très bien avec Malika (Ménard), même si on se voit peu. Alexandra (Rosenfeld), je l’adore. Elle m'inspire quotidiennement. Quand je suis avec elle, je me sens vraiment moi. Rachel (Legrain-Trapani), c'était ma grande copine à l'époque, on se voyait tout le temps. Maintenant, on s'est un peu perdues de vue, mais on pense toujours l'une à l'autre. Laury (Thilleman), j'ai fait un raid multisports avec elle en Laponie, c'était extraordinaire. Linda Hardy vient de m'envoyer son livre, elle m'a donné des conseils sur la péri-ménopause. On est toutes en contact, plus ou moins. On essaye de se soutenir aussi.
Dans les guerres internes, vous avez pris position ou vous êtes restée en retrait ?
Je suis vraiment restée en retrait. J'ai horreur des conflits, même dans la vie quotidienne. Je reste toujours à l'écart.
La famille Miss France, c’est bien, mais avoir la vôtre, ça ne vous tente pas ?
J'ai 44 ans, je n'ai pas d'enfant, et je n'en aurai pas. C’est acté. Je le vis bien, vraiment, c'est un choix. Si j'avais voulu des enfants, je l'aurais senti intérieurement. J'aurais eu ce besoin-là que je n'ai pas forcément eu. Mais je suis tata, j'ai deux nièces extraordinaires. Et c'est le meilleur rôle, c'est génial. Je n'ai que la partie cool.