





Avec Lui-même, son tout nouveau spectacle, Gad Elmaleh signe un retour aussi personnel qu’audacieux. Ce spectacle est l’occasion pour lui d’aborder des thèmes qu’il n’avait encore jamais explorés sur scène. L’argent, par exemple, fait désormais partie de ses sujets : "Pour la première fois, je parle d'argent. C'est une notion qui engendre à la fois la peur et le rêve, l'envie et le dégoût. Je raconte comment on peut cacher le prix des choses à nos parents en fonction de l'éducation reçue. En France, il y a deux grands sujets tabous : l'argent et la religion". Autre terrain longtemps évité : le sexe. L’humoriste en parle désormais ouvertement, avec une touche ironique : "Le sexe n'en est plus un depuis longtemps. Quand les Américains le taisent ou l'abordent de manière assez trash, nous, nous sommes capables d'évoquer la chose sans ricaner, voire de manière assez sophistiquée. Mais moi, si j'en parle dans mon nouveau spectacle, c'est uniquement pour contredire ceux qui me disaient : 'Ce qu'il y a de bien avec vous, c'est que l'on peut venir vous voir en famille, car vous ne parlez pas de sexe !'".
Gad Elmaleh aborde aussi un thème plus intime et identitaire : celui du "syndrome du blédard", qu’il illustre à travers une anecdote savoureuse sur sa rencontre avec le pape Benoît XVI : "Je la décris de la même manière que la visite de ma mère au palais de Monaco : 'J'ai pu intégrer ce lieu très fermé, il faut que je vous raconte !'. C'est un procédé comique que les Anglo-Saxons appellent a fish out of water et qui révèle, me concernant, le fameux syndrome du blédard". Un sentiment d’inadéquation qui l’a longtemps habité : "Mais vous savez, comme le blond, ce n'est qu'un concept, car on est tous le blédard de quelqu'un. Chez moi, ce complexe a toujours existé et, pendant des années, en faisant des courses, j'avais beau payer et prendre le ticket, je craignais toujours que les portiques de sécurité ne sonnent".
Invité à échanger avec le YouTubeur JustRiadh, Gad Elmaleh a choisi de raconter deux anecdotes amusantes sur sa mère, Régine Elmaleh. "La mère de mon fils, le grand, sa maman est décédée. On était à Amiens pour les obsèques. Elle allait être incinérée. Quand on sort de l'église, il y a eu une prière, il y a eu la messe. Je te jure que ça fait rire. Ils avancent tous, ils disent : ‘On va aller au crématorium’. Et ma mère, elle est pas à l'aise avec ça", s'est-il d'abord souvenu. Et d'ajouter : "Elle vient devant la famille et dit : ‘Ne m'en voulez pas, je vais pas aller à la crémaillère’. Et là, Anne [Brochet] , la maman de mon fils, qui vient de perdre sa mère, elle explose de rire, elle la prend dans ses bras parce que toutes les histoires que je raconte sur elle, elles sont vraies".
Et ce n'est pas la seule gaffe de sa maman comme il l'a confié à l'influenceur. L'humoriste qui a racheté Chez Michou a ensuite raconté : "Quand on a été rencontrer le prince de Monaco au Palais, ma mère - je le raconte sur scène - a fait la révérence mais elle l'a mal faite". Et de plaisanter : "Révérence de Marrakech, un peu tordue... Elle a voulu faire genre elle connaît les codes". L'histoire aurait pu s'arrêter là mais l'ex de Charlotte Casiraghi, fille de Caroline de Monaco, a continué ainsi face à un Riadh incrédule : "Elle lui a dit: ‘Mon ordonnance’. Sur la tête de ma mère, elle te le dit, ma mère". "On rentre dans le palais et là, il y a un espèce de cortège. C'est beau les jardins, et j'entends la voix de ma mère derrière qui fait comme ça : 'Ba ba ba ba'. En fait, elle était naturelle", a-t-il conclu heureux de vivre des moments d'exception avec sa génitrice.