Vingt ans après sa révélation dans Nouvelle Star, Amel Bent n’a rien perdu de sa voix ni de sa sincérité ! De retour sur le devant de la scène en 2025, elle a dévoilé un nouveau titre percutant, Décharge mentale. Invitée en février dernier sur le plateau de C à vous sur France 5, la chanteuse a livré une performance poignante avant de se confier, sans détour, sur les pressions que subissent les femmes dans la société. Dans sa chanson, Amel Bent évoque frontalement les tabous du quotidien, mêlant tensions personnelles, angoisses de santé et solitude : "Me réconcilier avec maman même si ce n’est pas elle qui a raison. Putain je ne vois plus aucun ami, une tournée ça laisse du vide. Et puis il faut que j’aille voir un médecin. Moi j’ai peur du cancer du sein". Sur le plateau, elle prolonge son message en dénonçant la pression permanente que la société impose aux femmes : "Les femmes en société, oui, on le sait, on va avoir plus de mal à vieillir, plus de mal à concilier notre vie de famille, de mère, d'épouse. J'ai l'impression qu'on nous demande partout, tout le temps, on nous sollicite partout, tout le temps, en ne nous excusant, rien. Il faut tout faire en étant fraîche, il ne faut pas grossir, il faut rester jeune, il faut absolument être une bonne mère, une bonne épouse, être au top au boulot parce qu'on sait qu'on ne va pas nous rater". Longtemps perçue comme une femme forte, inébranlable, capable de tout concilier sans jamais fléchir, Amel Bent se livre aujourd’hui avec sincérité sur les failles qu’elle a longtemps refoulées.
Dans une interview vidéo accordée au magazine Femme actuelle, la chanteuse évoque pour la première fois ce qu’elle appelle la charge mentale, un mot qu’elle n’avait jusqu’ici jamais osé prononcer. "Je suis passée d'une gamine qui voulait mourir avant tout le monde pour ne pas avoir à dire au revoir aux gens que j'aime. Depuis que j'ai des enfants, je voudrais vivre 200 ans si c'était possible", a-t-elle d'abord confié. En quelques phrases, Amel Bent résume la bascule intérieure que la maternité a provoquée chez elle. Loin de l’image figée de la superwoman, elle raconte avoir longtemps cru que tout reposait sur sa seule force : "Pour moi, tout ce que je fais, je le fais parce que j'ai envie de le faire, parce que je suis capable de le faire, parce que je suis forte, parce que je suis une battante, parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même". Élevée avec l’idée qu’elle pouvait tout faire, de la scène à la plomberie, elle a grandi avec cette conviction d’autonomie totale. "J’ai été éduquée en me disant que je pouvais tout faire. [...] Je peux être une maman, je peux être chanteuse, je peux être une bonne femme d'intérieur et je peux aussi réparer un siphon de lavabo", a-t-elle raconté. Mais à force de tirer sur la corde, le corps et le cœur finissent par dire stop. Le point de rupture est venu d’un deuil douloureux… "Je crois que dû à un chagrin très fort que j'ai ressenti suite au décès de ma grand-mère, ce deuil m'a enlevé cette sensation de puissance. Je me suis sentie faible tout à coup", a avoué la maman de trois enfants.
Dans cet état de fragilité, les tâches du quotidien, autrefois évidentes, deviennent insurmontables… "La moindre des petites choses du quotidien était la petite goutte d'eau qui faisait déborder le vase, tous les jours, tous les jours", a-t-elle regretté. Et dans ce rôle de pilier que chacun s’attend à voir tenir bon, Amel Bent s'est sentie isolée. "Les gens, à force de te voir aussi très forte, ils voient en toi une forme de puissance. Ils se disent 'elle fait tout, elle n'a pas besoin d'aide'. [...] Tu te rends compte que tu n'as pas d'espace pour te plaindre", a-t-elle confié. Si elle entame aujourd'hui une prise de conscience, elle ne sait pas encore si cette sensation d’épuisement est passagère ou révélatrice d’une limite atteinte, mais une chose est sûre pour elle : "J’ai quand même décidé qu’il y a des choses qui n’étaient pas forcément normales, qu’il fallait peut-être rebattre un peu l’écart de comment je gérais mon quotidien".
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