C’est à l’occasion de la sortie de son livre autobiographique publié en juin 2025, Il était une fois nous deux – Joe Dassin, mon père, que Julien Dassin dévoile une facette intime de l’homme derrière la légende. Invité sur le plateau de Héros, émission présentée par Faustine Bollaert sur RTL, l’homme est revenu sur son enfance, son rapport à l’héritage musical familial et son chemin personnel, marqué par l’ombre omniprésente de son père Joe Dassin, qu’il n’a jamais vraiment connu.
Dès les premières minutes de l’émission, celui qui n’a plus aucun contact avec son frère aîné pose les mots avec franchise : "Je n’ai jamais pu appeler mon père “Papa”." Un aveu à la fois simple et déchirant. Le chanteur n’avait que cinq mois lorsque Joe Dassin s’est éteint brutalement en 1980. Une disparition trop précoce pour qu’il garde le moindre souvenir de l’homme, mais pas de son aura. Derrière cette figure légendaire aux tubes intemporels se cachait un père dont Julien a dû, au fil du temps, reconstruire le portrait.
Longtemps, il s’est débrouillé avec des bribes d’anecdotes, des témoignages d’amis, des souvenirs partagés ici et là par les proches. Ce travail de mémoire, il l’a mené comme une enquête intime, jusqu’à la publication de son ouvrage Il était une fois nous deux, clin d’œil évident au répertoire de son père. Mais vivre dans l’ombre d’une légende n’a rien d’anodin. Dès son plus jeune âge, Julien a dû composer avec les attentes, les comparaisons, les regards. "Quand on le porte (le nom Dassin NDLR), on se doit d’être au moins à la hauteur. Parce que tout le monde vous observe, vous compare" explique-t-il.
Si Julien Dassin chante aujourd’hui le répertoire de Joe Dassin sur les scènes du monde entier, c’est autant par devoir envers le public que par fidélité personnelle. "On a quelque chose à faire perdurer et à respecter" débute-t-il avant de poursuivre "Je partage mon père avec le public, il n’est pas qu’à moi". En effet, celui qui a également perdu sa mère à l'âge de 15 ans a appris à le connaître autrement. Si les récits des plus proches ont été d’une grande aide, c’est surtout une odeur qui reste gravée dans sa mémoire.
"Je n’ai rien, j’ai pas de souvenirs de mon père, mais j’ai une odeur. Il y a une odeur que je sentais dans cette partie studio et je n’ai jamais su ce que c’était. Et en vieillissant, c’est l’odeur du cigare, le cigare avait imprégné, tant d’années après, les murs", raconte-t-il. Ce parfum discret s’est transformé en l’un des rares repères sensoriels qui le relient encore à son père disparu.
Mais derrière la silhouette de l’artiste aux costumes blancs, Julien Dassin a aussi découvert un homme drôle, farceur, bien loin de l’image sérieuse souvent véhiculée par la télévision. "C’était un véritable bout en train. On ne le sait pas ça, mais c’est lui qui a notamment écrit les chansons de Carlos : “Le Bougalou du loup-garou”, “Big bisous” ou encore “Senor météo”", révèle-t-il auprès de France 3, brisant ainsi l’image figée du chanteur romantique. En retraçant l’histoire de son père dans son livre, Julien Dassin s’est aussi réapproprié sa propre histoire. "Ce livre, c’est l’ultime biographie. J’avais besoin de rétablir la vérité", affirme-t-il.
Aujourd’hui, à 44 ans, Julien Dassin poursuit sa route artistique en assumant pleinement son double héritage : celui du fils d’une légende et celui d’un homme qui s’est forgé sa propre voie. Et même si l’absence de ce "Papa" demeure irréversible, il n’a jamais cessé de faire vivre sa mémoire et sa musique.
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