Mort le 20 août 1980 d'une crise cardiaque à Tahiti, Joe Dassin laissait derrière lui ses fils Jonathan et Julien, fruits de son amour avec Christine Delvaux (ndlr : il a aussi été le père de Joshua, né le 12 septembre 1973 de sa relation avec Maryse Massiéra mais l'enfant est mort quelques jours après sa naissance). Chanteur au succès mondial, il a enchainé les tubes de l'Été Indien en 1975 à Et si tu n'existais pas ou encore L'Amérique. "En 1975, papa a vendu 800 000 45 tours en France et 2 millions dans le monde", raconte son fils Jonathan aux journalistes du Figaro.
Pourtant, si on imagine volontiers que le chanteur a légué une fortune à ses enfants, l'héritage des deux fils n'a rien de conséquent. Le domaine de Feucherolles où il vivait a été "mal vendu" et sa villa de Palm Springs en Californie leur "a échappé pour une histoire de crédits". Concernant le catalogue des droits d'édition, leur mère les a cédé "pour une bouchée de pain", n'ayant pas imaginé le succès qu'allait rencontrer son époux. Ils sont désormais la propriété Gérard Davoust, éditeur des ayant-droits de Charles Trenet et des enfants de Charles Aznavour. Même chose pour les droits d'auteur qui "vont à leurs auteurs et compositeurs dont les héritiers de Toto Cutugno" (Joe Dassin n'avait pas signé ses tubes).
Jonathan Dassin touche ainsi 1500 euros de droits par trimestre. Il précise : "À ma majorité, j’ai touché 1,6 million d’euros investi dans l’immobilier, des costumes et les colliers de coquillage de Joe, ses vinyles et son passeport". Le grand-père des deux garçons, le célèbre Jules Dassin, a de son côté légué son argent à une fondation grecque qui a pour mission de restituer les frises du Parthénon à Athènes.
Si Jules et Jonathan reprennent tous deux le répertoire musical de leur papa dans les pays de l'Est (ils se sont produits avec 5 jours d'écart dans la même salle de Vilnuis en Lituanie), la relation entre les deux n'est pas au beau fixe. Pire, ils n'ont même aucun contact. En témoignent les propos acerbes du cadet envers son aîné dans le livre Il était une fois nous deux, Joe Dassin mon père. "J’ai découvert son livre par hasard lorsque l’éditeur nous a confondus", révèle Jonathan, un peu amer.
"À deux, on serait plus fort. Nous n’avons pas résisté de la même façon aux intempéries", regrette Jonathan qui explique : "Quand notre père est mort, nos parents étaient en instance de divorce. Avec l’accord de Jules et de Melina, Béatrice notre grand-mère paternelle a obtenu notre garde aux États-Unis. Notre mère Christine a bataillé comme une lionne pendant six mois avant de nous récupérer. Cette guerre effrayante est une pierre dans notre histoire."
Après les morts successives de Mélina puis de sa maman et de Béatrice, Jonathan part aux États-Unis et voyage à Tahiti pour retourner sur les traces de son père. Les journalistes du Figaro précisent que les deux frères ne vont "jamais ensemble" sur la tombe de leur papa à Hollywood et "ne se voient jamais". Un situation regrettable pour Jonathan dont la femme, Samira, qui travaille en tant que détective privée explique : "J’ai détricoté les légendes sur la famille Dassin en cherchant dans les archives d’Ellis Island, de la CIA, en Ukraine... Là où personne n’était allé jusqu’à présent". Des informations qui remettraient totalement en cause les écrits de Julien. En attendant, une saga des Dassin sera diffusée dans un documentaire géré avec diplomatie par Sony Music. L'occasion peut-être, d'y voir plus clair.
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