Le verdict est tombé, pour P. Diddy. Le magnat du rap américain, âgé de 55 ans, est en effet empêtré depuis 2023 dans des accusations de violences sexuelles, qui lui ont valu de faire les gros titres de la presse américaine, depuis deux ans. P. Diddy, qui est détenu au centre de détention de Brooklyn depuis son arrestation au mois de septembre 2024, a été condamné ce vendredi, devant le tribunal de New York, à plus de quatre ans de prison (50 mois) pour transport de personnes à fin de prostitution. Il écope également d'une amende de 500 000 dollars, rapporte le New York Times.
Un peu plus tôt, la procureure Christy Slavik, qui réclamait pour la star du rap une peine d'au moins 11 ans de prison, a répété que le prévenu méritait dans ce procès hors norme d'écoper d'une sanction particulièrement lourde. Si les jurés ont en effet rejeté, au mois de juillet dernier, les accusations les plus graves qui pesaient sur P. Diddy (trafic sexuel et association de malfaiteurs), lui permettant d'échapper à la prison à vie, son dossier était encore bien épais, ces dernières semaines. "Aujourd’hui, il s’agit de responsabilité et de justice" pour les "victimes dont la vie a été brisée", a expliqué la magistrate, ce vendredi, devant le tribunal de New York, où se tiennent les débats. Le 3 juillet 2025, après le rejet partiel par les jurés des faits qui étaient reprochés au rappeur, Anna Cominsky, professeure agrégée de droit, avait indiqué à NBC que "ce procès était un pari risqué", et que P. Diddy "l'a gagné". "Tout est mis en œuvre pour que l'accusé se présente devant une juridiction fédérale, en particulier dans une affaire comme celle-ci, avait indiqué cette experte à la chaîne américaine. Ses avocats ont été intelligents."
© BestImage, Backgrid USA / Bestimage
Parmi les victimes, figure la chanteuse Cassie Ventura, qui a partagé sa vie de 2007 à 2018. Pendant le procès, elle a demandé que soit prises en considération "les nombreuses vies que Sean Combs [le vrai nom de P. Diddy] a bouleversées". "Je fais toujours des cauchemars, j'ai des flash-backs quotidiens, et je continue à avoir besoin de soins psychologiques", a déploré l'interprète de Me and U, dans un courrier. L'artiste a également assuré qu'elle avait quitté New York, avec ses proches, craignant des "représailles" si son ancien compagnon était remis en liberté. Pendant le procès, les jurés ont visionné des enregistrements de caméras de vidéosurveillance montrant le prévenu traînant la chanteuse au sol, et lui assénant des coups violents.
Selon la chaîne américaine NBC, qui suit le procès en direct, P. Diddy a demandé pardon, dans un courrier qu'il adressé au juge, ces dernières heures. "Je me suis égaré, a-t-il assuré. Je me suis perdu dans mon chemin. Perdu dans la drogue et les excès. Ma chute est due à mon égoïsme." Le rappeur a assuré qu'il était "vraiment désolé pour la douleur" qu'il avait causé. "Mais je comprends que les simples mots 'Je suis désolé' ne seront jamais suffisants car ces mots seuls ne peuvent pas effacer la douleur du passé."
© BestImage, Zuma Press / Bestimage
Pendant le procès, la presse a évoqué la possibilité que Donald Trump gracie P. Diddy, si il était condamné. Le 30 mai 2025, People indiquait que le président des Etats-Unis avait laissé planer le doute, sur une potentielle grâce présidentielle du rappeur, dont il a été très proche, il y a quelques années. "Je ne l'ai pas vu, je ne lui ai pas parlé depuis des années", avait expliqué Donald Trump, avant d'assurer qu'il ne savait pas s'il agirait, ou non, pour sauver la mise de l'artiste, accusé de violences sexuelles. "J'examinerais certainement les faits", avait expliqué le célèbre homme d'affaires. Mais le 2 août 2025, le président des États-Unis a expliqué, indiquait People, qu'il était "peu probable" qu'il le fasse.
player2