Le prince Harry, menacé par les talibans, s'accroche à son Everest

Quelques heures après qu'on a appris du ministère de la Défense britannique et du palais royal qu'il avait achevé avec succès sa formation de 18 mois de pilote d'hélicoptère de combat Apache et avait même reçu un prix spécial (une munition de canon) en tant que "meilleur copilote/artilleur", remis à l'occasion d'un dîner mercredi à la base de Wattisham (Suffolk), le prince Harry était en visite, en uniforme, ce matin (10 février 2012), à la base de la Royal Air Force de Hunington, dont il est le commandant d'honneur depuis octobre 2008.

Si Harry, après ses stages d'entraînement aux situations de combat aux Etats-Unis, doit encore suivre un programme de huit mois avec son escadron, la perspective de son déploiement certain en Afghanistan - des sources proches de la Défense évoquent une mission de quatre mois à Camp Bastion, dans la province du Helmand, où il avait déjà officié en secret durant dix semaines fin 2007-début 2008 en tant que contrôleur aérien - n'est pas sans susciter des réactions, y compris du côté... des talibans, dont un porte-parole, Zabiullah Mujahid, a déclaré au Daily Telegraph : "Nous continuerons de nous défendre contre tous les envahisseurs, et nous mettrons tout en oeuvre pour tuer ou capturer le prince." Lequel ne doit pas s'attendre à un traitement de faveur si jamais il venait à tomber entre les mains des talibans. Zabiullah Mujahid a ajouté que le prince Harry ferait mieux d'utiliser sa position de troisième dans l'ordre de succession au trône pour que son armée arrête de les tuer, plutôt que de venir lui-même les tuer. Et pendant ce temps-là, le prince William, pilote de sauvetage, est dans le collimateur de l'Argentine, qui vient déposé un recours auprès des Nations unies suite à son déploiement dans les Malouines. Rien qui puisse rassurer le prince Charles, fier mais inquiet de l'engagement de ses fils.

L'Afghanistan, il en était question encore à l'occasion de la visite du "Captain Wales" à la base de Hunington, voisine de celle de Wattisham. Au milieu des équipements, des snipers camouflés et des armes, le prince Harry, 27 ans, a partagé son expérience du front afghan, ses mauvais souvenirs, tel la manière d'utiliser tous les éléments de son équipement sur le terrain, mais aussi des choses plus légères, comme la nourriture à Camp Bastion (pizzas, burgers, KFC). "C'était sympa de discuter avec lui, il a une véritable expérience du terrain. Un mec vraiment bien et détendu, qui sait de quoi il parle. Il était captivé par nos fusils", a confié un sniper.

Il a profité de sa venue pour remettre des décorations - à des soldats, des personnels, mais aussi la veuve d'un vétéran tué en Afghanistan, son véhicule ayant roulé sur une mine. La dernière fois que le prince de 27 ans avait visité la base de Hunington, en juillet 2010, il avait déjà eu la lourde tâche de remettre des distinctions aux familles de deux soldats morts au combat.

La journée du prince Harry ne s'est pas arrêtée là, puisqu'il a quitté son treillis et son béret de la RAF pour effectuer à Londres, sur Piccadilly, le lancement de l'expédition à l'assaut de l'Everest à laquelle il prendra part pour le compte de l'association Walking with the Wounded. Une bonne oeuvre, destinée à accompagner et valoriser les blessés de guerre, à laquelle il est très attaché et avec laquelle il a déjà marché au Pôle Nord. En 2012, le prince Harry s'associera à nouveau à Walking with the Wounded pour un autre exploit : permettre à cinq blessés de guerre de conquérir le toit du monde...