Ce devait être une mission caritative exemplaire, un geste humanitaire en faveur des enfants du Rwanda mais selon le biographe royal Tom Bower, l’expédition menée par Meghan Markle en 2016 avec l’ONG World Vision aurait surtout servi de vitrine… à sa propre image. Dans son livre Revenge, l’auteur britannique revient sur les coulisses de ce voyage désormais entaché par une série d’accusations visant l’association. En janvier 2016, Meghan Markle, alors actrice de la série Suits, se rend au Rwanda pour participer à un documentaire sur la construction de puits financés par World Vision. Une cause noble, certes, mais dont les préparatifs auraient pris des airs de production hollywoodienne… D’après Tom Bower, la future duchesse aurait accepté le projet "en moins de 30 minutes" avant de dresser une liste de demandes bien précises. "L’actrice a insisté pour voler en première classe vers le Rwanda et être accompagnée du photographe de mode canadien Gabor Jurina", écrit-il, précisant que "Michael Goyette, un coiffeur et maquilleur américain, figurait aussi parmi le personnel de voyage". Ces exigences auraient fait bondir le budget du film, au point que la productrice, Brenda Surminski, a carrément dû renoncer au projet. Une fois sur place, la mission aurait rapidement pris l’apparence d’un shooting photo plus que d’une campagne humanitaire. “Pendant des heures, Jurina a photographié l’actrice parfaitement apprêtée, serrant dans ses bras les enfants du village. Chaque pose était suivie d’un changement de tenue", assure Tom Bower.
Brenda Surminski, témoin de la scène, s’en serait dite bouleversée : "C’était hallucinant de voir quelqu’un organiser une séance photo dans un village africain pauvre". Elle en avait alors conclu que Meghan "avait opportunément orchestré le voyage pour se poser en philanthrope". De retour à Toronto, l’actrice a organisé une soirée caritative où les dessins des enfants rwandais ont été exposés et la vente aurait permis de récolter environ 9 000 livres sterling, somme utilisée pour financer un second puits. Pour le biographe, la nomination de Meghan Markle au poste d’ambassadrice mondiale de World Vision ne relevait pas du hasard et il indique qu'elle aurait bénéficié du soutien d’un proche, Matt Hassell, directeur créatif à Toronto, "tombé sous son charme" après avoir collaboré avec elle sur une campagne pour l’ONU. "Certains diraient même qu’il était épris d’elle", a écrit Tom Bower avant d'ajouter : "Hassell a insisté pour qu’elle soit la bonne personne pour le poste". Le rôle d’ambassadrice lui permettait de rebondir après sa séparation discrète d’avec l’ONU Femmes, où sa demande d’être promue au rang d’ambassadrice officielle avait été refusée. Neuf ans après cette mission, World Vision se retrouve aujourd’hui au cœur d’un scandale… Sa branche britannique est accusée de racisme et de sexisme et plusieurs anciens employés ont affirmé que des cadres de l’association se moquaient des accents, confondaient les noms de salariées noires et adoptaient des comportements condescendants envers les femmes.
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Un porte-parole de l’organisation a réagi : "Nous ne croyons pas que les allégations faites par un petit nombre d’anciens employés soient fondées. Nous restons engagés à aider les millions d’enfants dans le monde confrontés à la faim, à la pauvreté et à l’insécurité". La Charity Commission, autorité britannique de régulation des associations, a confirmé avoir reçu un rapport d’incident grave concernant la culture interne de World Vision UK, sans ouvrir d’enquête à ce stade. Meghan Markle, qui n’a plus aucun lien formel avec l’ONG depuis 2018, n’a pas commenté ces nouvelles accusations. Mais pour Tom Bower, tout, dans cette affaire, illustre la dualité de son personnage. En effet, il a insi insisté : "Meghan avait orchestré ce voyage pour se présenter comme une bienfaitrice, mais ses ambitions étaient claires : elle avançait vers une destinée dont elle seule connaissait le but".
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