Philip Seymour Hoffman à Londres le 19 octobre 2011© Abaca
L'ami de feu Philip Seymour Hoffman, David Bar Katz, a lancé une procédure en justice contre le tabloïd The National Enquirer et son éditeur, America Media Inc., ce mercredi 5 février. En cause, la déclaration de la revue selon laquelle les deux hommes auraient été amants, à travers une interview fabriquée de toutes pièces. Le montant des dommages et intérêts qu'il réclame s'élève à 50 millions de dollars.
L'auteur (scénariste et dramaturge) David Katz attaque le National Enquirer pour avoir publié une fausse interview "exclusive" de lui dans laquelle il faisait comprendre qu'il vivait avec le grand acteur Philip Seymour Hoffman une relation homosexuelle, et qu'il l'avait vu prendre de la cocaïne ainsi que de l'héroïne la veille de sa mort. Il réclame 5 millions pour les dommages réels et 45 millions de dommages et intérêts punitifs.
Dans sa plainte déposée auprès de la cour suprême de New York, David Katz explique que tout ce qu'a écrit The National Enquirer n'est que pur mensonge : "Cette histoire a été fabriquée entièrement. Il n'y a pas eu d'interview. Katz et Seymour Hoffman n'ont jamais été amants. Il n'a pas vu l'acteur prendre de la cocaïne de sa vie, ni de l'héroïne. [...] La couverture médiatique de la mort de Philip Seymour Hoffman est regrettable et particulièrement indélicate vis-à-vis des proches du défunt. " Le dossier rappelle que David Katz n'a jamais parlé à The National Enquirer depuis la mort de l'acteur.
Les fausses déclarations de Katz sont particulièrement peu crédibles. On pouvait ainsi lire que David Katz avait prévu d'assister au Super Bowl avec lui et aurait été le témoin de son addiction. Le tabloïd allait jusqu'à citer des propos inenvisageables compte tenu du contexte et de la douleur qui affecte les proches du défunt : "Nous étions amoureux, homosexuels. On était en couple. On prévoyait d'aller au Super Bowl ensemble et on passait une super journée. [...] J'ignorais que son addiction avait atteint ce niveau."
Un seau de mensonges nauséabonds
Son avocat, Judd Burstein, précise : "Cet article est simplement dégoûtant. La famille et les amis de Phil sont en deuil, et The Enquirer vient remplir un seau de mensonges nauséabonds. Le pire, c'est que The National Enquirer a même envoyé un communiqué pour vendre encore plus de magazines. Je ne sais pas comment ces gens arrivent à dormir la nuit..."
Ce n'est pas la première fois que The National Enquirer est poursuivi en justice. En 2012, Tom Cruise s'était insurgé contre la publication qui l'avait mis en couverture. L'article clamait que l'acteur était un "monstre" qui avait "maltraité" sa femme Katie Holmes et obligé sa fille Suri à rester "cinq mois dans une petite chambre sans fenêtre".
C'est David Bar Katz qui a découvert le corps de Philip Seymour Hoffman le 2 février, après avoir su que l'acteur n'était pas venu récupérer ses trois enfants - nés de sa relation avec Mimi O'Donnell, dont il s'était récemment séparé, Cooper (10 ans), Tallulah (7 ans) et Willa (5 ans). Bar Katz a demandé au gardien de lui ouvrir la porte et a découvert son ami dans la salle de bain, une aiguille plantée dans son bras. La police a confirmé avoir trouvé entre 50 et 70 sachets d'héroïne non loin de lui. L'autopsie réalisée n'est pas concluante à ce stade - des tests sont encore nécessaires -, mais il est presque certain que sa mort est due à une overdose. Quatre personnes ont été arrêtées, elles pourraient être les dealers d'héroïne auxquels l'acteur a fait appel pour se fournir.
Des funérailles privées sont prévues le dimanche 9 février à New York, tandis qu'une cérémonie commémorative sera organisée, toujours dans Big Apple dans le courant du mois. Un hommage sera rendu à l'acteur lors de la Berlinale avec la projection le 11 février de Truman Capote qui lui a valu l'Oscar du meilleur acteur en 2006.
