À 77 ans, Pierre Perret remplit toujours les salles et n'a, pour l'instant, pas l'intention de faire ses adieux. il était d'ailleurs vendredi sur le plateau de Cyril Viguier sur France 3 qui a enregistré pour l'occasion son meilleur score. L'écrivain Irène Frain est allée à sa rencontre pour Paris Match. À la table d'un restaurant, le chanteur aux plus de 50 années de carrière dévoile la recette de sa forme. Premier ingrédient : fuir le "parisianisme pisse-vinaigre" !
De cette belle rencontre, on apprend que Pierre et son épouse Rebecca, épousée en 1962, partagent leur temps entre trois maisons : l'une en Normandie, pour s'isoler et écrire, l'une en Irlande, pour s'adonner à sa passion de la pêche, et la dernière en Seine-et-Marne. La vie qu'il y mène illustrerait parfaitement l'idée que le bonheur est dans le pré. Une vie sans contrainte confie sa femme, mais pas sans discipline : "Un peu de gym le matin plus de longues randonnées dans la campagne. Je redonne deux ou trois concerts par semaine et je m'arrange pour rentrer le plus souvent possible en Seine-et-Marne, où j'ai ma maison, pour aller marcher dans la forêt et les champs. Là-dedans, il y a toujours un truc qui m'intéresse. Des fraises sauvages, des escargots, en ce moment des châtaignes, un autre jour des cèpes ou des pissenlits. Je vis en autarcie, au milieu de mes légumes, fruits, lapins, poulets et cochons."
Son autarcie a pour le moins été bousculée au printemps dernier par ce procès en diffamation qu'il a intenté au Nouvel Observateur. Dans l'un de ses articles, la journaliste Sophie Delassein accusait Pierre Perret de plagiat et remettait en cause ses dires quant à son amitié avec le poète Pierre Léautaud. Pierre Perret est brillamment monté au créneau et à gagné son procès.
L'honneur est sauf pour le chanteur qui donne son nom à une trentaine de médiathèques et d'écoles et qui siège au Conseil supérieur de la langue française. Et ce goût pour les mots et la bonne cuisine est sans doute la raison pour laquelle il se désole de voir "les mômes le nez dans l'ordi" plutôt que dans les livres ou "plus attirés par la célébrité que par le parfum du pigeon", quand Irène Frain lui évoque le succès de Masterchef.
L'actualité musicale de Pierre Perret, c'est d'abord un coffret, L'intégrale 1957-2011, édité par le très classe label Naïve et trois concerts à L'Olympia les 28, 29 et 31 octobre. Véronique Mortaigne, la référence musicale du journal le Monde, assistait récemment à l'un des récitals de l'artiste à Asnières-sur-Seine et écrivait lundi un article dithyrambique : "Pierre Perret n'a plus la voix d'un gardon de l'année, mais il est vif à la guitare (...) Un concert de Pierre Perret ressemble à une prairie, avec ses marguerites et ses embûches." Et la journaliste d'énumérer les chansons de l'artiste traitant de sujets difficiles comme le viol ou la ségrégation...
Cette rencontre avec Pierre Perret est à découvrir en intégralité dans le nouveau numéro de Paris Match, en kiosques ce mardi 25 octobre.
