






Jamais troupe n’aura été aussi splendide. Depuis les bancs de l’école, ceux que l’on surnomme désormais communément les Bronzés ne se sont jamais quittés ou presque. En octobre dernier, Michel Blanc, interprète indémodable et éternel de Jean-Claude Dusse, disparaissait soudainement après un choc anaphylactique à l’âge de 72 ans. Le premier à partir comme diront si bien Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Christian Clavier ou encore Marie-Anne Chazel. La mort de Michel Blanc est survenue juste avant la parution du livre Le Splendid par le Splendid : nous nous sommes tant marrés, paru en novembre 2024 aux éditions Le Cherche-Midi, auquel il avait néanmoins eu le temps de prendre part.
Ce livre se présente comme un recueil de souvenirs, des bons comme des mauvais. Des débuts à la gloire en passant par les péripéties de tournage et les passades de jeunesse. Chaque membre y va de son anecdote pour commenter des photos d’archives dévoilées au fil des pages. Aucun sujet n’est mis de côté, pas même les histoires d’amour vécues au sein de la troupe, à commencer par celle de Marie-Anne Chazel et Christian Clavier.
Au milieu des années 1970, Marie-Anne Chazel et Christian Clavier font connaissance. Ils se rencontrent par le biais de la troupe de comédiens que commencent à former à l’époque Christian Clavier et Gérard Jugnot. Des comédiens empreints de libertés qui fascinent Marie-Anne Chazel à l’époque, elle que l’éducation stricte à la maison commence à étouffer. C’est en découvrant la pièce La concierge est tombée dans l’escalier qu’elle découvre Christian Clavier avant de le côtoyer d’un peu plus près : “Christian et moi, on se voyait beaucoup mais on n'osait pas se dire qu’on était amoureux. ‘On s’est connus, on s’est reconnus’ et… On ne s’est plus quittés pendant très longtemps. J’étais fascinée par cette bande : le rire, la déconne, la dérision. Je n’avais jamais vu ça, je n’avais jamais autant ri.”
Christian Clavier se penche lui aussi sur sa rencontre avec Marie-Anne Chazel et la découverte un peu plus tard de sentiments nouveaux à son égard : “Marie-Anne joue alors dans une pièce, je ne sais plus laquelle, avec un certain nombre d’autres copains du lycée, plus âgés d’ailleurs. Et je la vois. Elle a un fou rire sur scène. Je me souviendrais toujours de ça. C’est à partir de là que je commence à faire attention à elle.” Il poursuit : “Autour de notre groupe des quatre, il y avait une énorme bande dont ils faisaient partie, elle et lui (son compagnon de l’époque Didier Sainderichin, ndlr). Une bande de gens très éveillés, très intéressants intellectuellement, partant dans tous les sens. [...]Après, c’est la vie… Une rencontre incroyable de fin d’adolescence puis de jeune adulte. Elle est la fille du pasteur, elle est très originale, s’intéresse à la littérature et à l’histoire. Elle est extrêmement féministe et fait partie de ses femmes qui remettent en question leur situation. Des femmes fortes, intéressantes et attirantes. Tout cela a compté dans notre rencontre et Marie-Anne a rejoint naturellement notre petit groupe. Après le bac, on a décidé de vivre ensemble, mais on n’était pas du tout dans la dimension bourgeoise ‘on va se fiancer puis se marier.’ Ça ne comptait pas pour nous.” Si leur histoire d’amour a pris fin au début des années 2000, Marie-Anne Chazel et Christian Clavier auront toujours leurs deux bébés en commun : leur fille Margot, née en 1983 qui sauve des vies au Tibet où elle est installée, et le Splendid, bien sûr.