"Sans la Sacem, je n'aurais pas pu gagner ma vie" : Un grand nom de la chanson française avoue vivre confortablement

Claude Lemesle est un nom qu’on ne prononce pas toujours à voix haute, mais dont les paroles résonnent en chacun. Célèbre parolier âgé de 80 ans, il se passionne très tôt pour la chanson. Il fréquente Le Petit Conservatoire de Mireille, joue dans des cabarets, compose pour son compte. Son destin bascule lorsqu’il rencontre Joe Dassin, autour de 1966. Leur association donne naissance à des classiques : La Fleur aux dents, Salut les amoureux, L’été indien, qui inscrivent Claude Lemesle dans le panthéon de ceux qui font chanter des générations. 

À partir de là, il écrit pour d'autres légendes du quatrième art : Serge Reggiani, Michel Fugain, Gilbert Bécaud, Michel Sardou, Dalida, Nana Mouskouri… Une galaxie d’artistes trouvent dans ses mots des phrases qu’ils feront vivre sur scène. Aujourd'hui, l'œuvre de Claude Lemesle est immense : on lui attribue plus de 4000 chansons écrites, dont environ la moitié enregistrées. Une carrière particulièrement marquante. 

Près de cinquante ans après ses premiers succès, Claude Lemesle continue de vivre de ce métier exigeant. Mais comme il le rappelle lui-même : ce n’est pas l’opulence. Dans les colonnes du Parisien ce dimanche 12 octobre 2025, il a déclaré : "Il ne faut pas se leurrer, sans la Sacem, je n'aurais pas pu gagner ma vie avec mon artisanat. Nous, les auteurs et les compositeurs on n'a pas le choix. Contrairement à ce que beaucoup croient, nous écrivons une chanson gratuitement. On n'est payé que si elle est diffusée et écoutée. Et notre rémunération sur les disques est assez faible", a-t-il reconnu. 

Heureusement, l'octogénaire avoue tout de même qu'il n'a jamais fait face à une traversée du désert. "J'ai été extrêmement chanceux et gâté. Car malheureusement, notre métier se perd depuis quelques années. Beaucoup d'interprètes écrivent leurs propres textes, avec plus ou moins de bonheur. Et il y a un certain jeunisme en France, contrairement aux Etats-Unis où ce n'est pas un problème pour un article de 25 ans de travailler avec quelqu'un de 75 ans". C'est dit.