Sylvain Augier atteint de bipolarité : tentative de suicide, hôpital psychiatrique... 20 ans de souffrance pour l'ex-animateur

Il aura marqué le monde de la télévision ainsi que celui de la radio pendant des années. Mais au cours du week-end dernier, l'ancien animateur et journaliste Sylvain Augier est décédé à l'âge de 68 ans, des suites d'un malaise. Celui qui incarnait notamment La Carte aux trésors laisse derrière lui sa femme Carol et leurs deux enfants Manon et Hadrien.

Alors qu'il avait pris sa retraite en 2014, il avait refait surface il y a peu pour la sortie de son livre autobiographique Je reviens de loin, qui traite notamment de la maladie dont il souffrait : la bipolarité. Sur le plateau de Ça commence aujourd'hui à la fin de l'année 2023, il était venu en parler. Sylvain Augier s'était notamment souvenu de l'épisode qui lui a fait dire qu'il n'allait pas bien. C'était en 1990, lorsqu'il avait 35 ans et couvrait la Route du Rhum en Guadeloupe. "D'un seul coup, je suis devenu un peu fou, j'ai dépensé tout l'argent que j'avais. J'avais loué un avion privé pour voir les îles, j'ai loué des catamarans de croisière, une suite dans un hôtel dont je n'avais absolument pas besoin, je dormais deux heures par nuit, je parlais à qui voulait l'entendre et je parlais très vite avec beaucoup d'idées différentes et ça a été une semaine à part. J'étais vraiment surexcité", avait-il rapporté à Faustine Bollaert.

Ce n'est qu'en rentrant en métropole, à la suite d'une crise d'angoisse "épouvantable", qu'il a pris les devants. "Dans ma chambre d'hôtel, je suis tombé physiquement par terre, j'ai roulé jusqu'au téléphone pour appeler un psychiatre. Et il m'a fait découvrir ce qu'était la maladie bipolaire". Un terme dont il n'était pas du tout familier mais qui ressemblait beaucoup au mal dont souffrait son père : "Il était lui-même bipolaire et avait fini sa vie de manière dramatique, seul et en hôpital psychiatrique avec des électrochocs. Tout ce que je ne voulais pas vivre. Je me suis battu tout seul pour essayer de faire que ça ne se voit pas."

Sylvain Augier aura mis beaucoup de temps à trouver "la bonne personne" pour l'aider à gérer son état. À tel point qu'à l'âge de 55 ans, il a songé au pire. "Je me suis mis devant un TGV et j'ai voulu en finir. La souffrance était terrible. J'ai attendu que le TGV se rapproche à une vitesse effarante et au dernier moment j'ai fait un écart d'un mètre. Je me suis dit que le suicide était le début de la souffrance pour ceux qui aiment. En l'occurrence mes enfants, ma femme et les gens autour de moi."

Après cet épisode presque fatal et au bout de 20 ans de souffrance, Sylvain Augier a enfin trouvé un peu de paix grâce à un nouveau traitement qui venait d'émerger en France. "J'ai eu l'occasion d'expérimenter la kétamine lors d'un séjour rapide en hôpital psychiatrique à Nîmes et d'un seul coup ça s'est mis à aller mieux". Depuis, il prenait ce traitement matin et midi et soir, jusqu'au bout de sa vie.