"Quand je vois Delon et Sardou qui râlent alors que..." : Un grand chanteur tacle les icônes françaises et ne mâche pas ses mots

A l'aube de la sortie de L'Impermanence, son prochain (et dernier ?) album studio, Alain Chamfort est un homme serein : à 75 ans, qu'il vient de fêter au début du mois de mars, le chanteur fait un bilan sur une carrière longue, puisqu'il a commencé la musique à 16 ans, mais fructueuse. Un bilan sans vraiment de nostalgie, comme il l'a confié au Figaro, puisque sa vie a été à l'image de ce qu'il attendait.

"Je suis heureux d'avoir pu traverser toutes ces années avec indépendance. Economiquement, je n'ai jamais été particulièrement rentable, ce qui m'a fait occuper une place assez fragile. J'ai eu la confiance de gens à des époques plus ou moins faciles et ça m'a permis de construire un répertoire, d'avoir de la flexibilité, aussi", a-t-il notamment confié avant de rappeler qu'il a pu "élever ses enfants" (Clémentine, 46 ans, Gary et Lucas, 44 ans, Tess, 27 ans, et Lucien, 14 ans) sans avoir eu besoin "d'exercer une autre activité".

Et d'ailleurs, rien ne semble l'énerver plus que d'entendre certains de ses collègues râler : "Quand je vois Alain Delon ou Michel Sardou qui se plaignent et râlent que 'c'était mieux avant' alors qu'ils ont eu des vies magnifiques...", grogne-t-il dans la même interview à propos du chanteur qui vient de finir sa tournée et de l'acteur, actuellement au coeur d'une bataille judiciaire de ses enfants.

Un léger tacle qui correspond bien au flegme du chanteur, surnommé "le dandy" depuis le début de sa carrière. Commencée avec un autre "dandy" de la chanson française, d'ailleurs, Jacques Dutronc, connu lorsqu'il n'avait que 17 ans et qui l'avait entraîné dans une première tournée l'année suivante. A l'époque, le chanteur n'avait pas encore connu le succès (notamment avec Manureva, son plus grand tube).

Mais s'en approchait, grâce à ses rencontres avec des paroliers de talent, dont Serge Gainsbourg. Ou son ami Jacques Duvall, rencontré dans les années 80 grâce à Lio, qui a partagé sa vie alors que sa femme était enceinte de jumeaux. Et à qui il voulait absolument rendre hommage dans ce dernier opus : "Je suis toujours très proche de lui, mais je voulais respecter le fait qu'il a pris de la distance avec l'écriture. Ca me fait plaisir que Jacques soit présent sur cet album", a-t-il confié au Figaro. Un homme fidèle en amitié... et reconnaissant !