Chaque jour, dans Libération, Elle et sur la revue en ligne La Règle du jeu, fondée par le philosophe Bernard-Henri Lévy, est publiée une lettre ouverte en soutien à Sakineh Mohammadi Ashtiani. Cette Iranienne de 43 ans, mère de deux enfants, a été condamnée en 2006 à 10 ans de prison pour avoir participé au meurtre de son mari avec l'un de ses amants, et à la lapidation pour plusieurs adultères, selon les autorités iraniennes.
Carla Bruni fait partie des personnalités engagées pour la libération de cette femme. Son intervention lui a valu des menaces de mort, la solidarité de bien des gens mais aussi les critiques d'une autre : Catherine Deneuve. L'actrice, qui a présenté à Venise le film Potiche, trouvait qu'il était contre-productif que la première dame de France fasse entendre sa voix pour Sakineh, au regard de son passé, sous-entendant ses nombreuses relations amoureuses. La réaction de Catherine Deneuve n'a pas manqué de faire réagir et beaucoup lui ont reproché, comme le site Slate.fr, de confondre "morale et moralisme".
Dimanche 5 septembre, la créatrice, femme d'affaires et ancien mannequin Inès de la Fressange a offert son soutien à Sakineh : "Le cauchemar que tu vis me donne l'impression d'être au Moyen-âge, et jamais je n'aurais dû avoir à me révolter contre tant de bêtise, d'absurdité et de méchanceté. [...] Pourquoi ces hommes sont-ils si malheureux pour devenir aveugles ? [...] Si eux se trompent, toi, tu ne te trompes pas, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir te le rappeler et même si tu ne me connais pas, je suis ta soeur." Elle cite les mots de Guy Béart : "Quand on aime, on a toujours raison."
Le mardi 7 septembre, c'est Raphaël, chanteur, acteur - l'un des héros de Ces amours-là de Claude Lelouch - et compagnon de Mélanie Thierry qui a utilisé ses mots pour défendre Sakineh : "Chère Sakineh, vous êtes forcément coupable dans un pays où les preuves sont fabriquées, les aveux arrachés, les crimes imaginés, où les vrais criminels roulent en voiture de luxe et dorment dans les palais officiels."
La situation pour Sakineh, dont la mort pourrait, selon son fils Sajjad, être plus qu'imminente, est d'une effrayante fragilité. La sentence pour adultère est suspendue et actuellement en examen, mais cela ne pourrait être qu'un moyen de rajouter des charges dans le dossier de Sakineh. Interrogé sur la mobilisation internationale en faveur de l'Iranienne, le porte-parole iranien a estimé que "la défense d'une personne jugée pour meurtre et adultère ne devrait pas être considérée comme relevant des droits de l'Homme", rapporte l'AFP.
La mobilisation internationale se fait également à travers l'Union Européenne et le Vatican, qui ont fait des démarches officielles auprès de Téhéran en faveur de la condamnée. Le ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner a dit être prêt à se rendre à Téhéran pour tenter de la faire libérer.
Si vous souhaitez signer la pétition pour Sakineh Mohammadi Ashtiani, cliquez ici. A l'heure actuelle, il y a plus de 91 000 signataires.