C'est un sujet qui a fait jaser, il y a quelques semaines maintenant. Dans le quartier des rues Vavin et Bréa, dans le très chic 6e arrondissement de Paris, les riverains se sont insurgés contre l'ouverture d'un Carrefour City. Une pétition était alors signée, et on y retrouvait quelques célébrités du monde de la chanson, du cinéma, de la politique et des médias. Une information partagée par Le Monde, en juillet dernier. On apprenait ainsi que l'on retrouvait sur cette pétition, les signatures de l'ancien ministre Jacques Toubon et la famille Toubon-Deniau, Alain Souchon, son épouse et ses deux fils Ours, et Pierre Souchon, Bruno Segré, Alain Finkelkraut et sa femme, l'avocate Sylvie Topaloff, les acteurs Catherine Frot et Pierre Richard, ainsi que la journaliste Ruth Elkrief ou encore l'homme d'affaire Denis Olivennes. Depuis, certains ont démenti à l'instar de Pierre Richard, qui na dit ne même pas habiter le 6e. "Je viens d'apprendre que Le Monde a cité mon nom parmi tous ceux qui auraient signé une pétition pour Carrefour City, avait précisé sur Instagram le comédien de 90 ans. Je ne sais même pas ce que c'est que Carrefour City. Après, j'ai appris qu'il s'agit d'un magasin. J'habite même pas dans le 6e, qu'est-ce que j'irais faire à signer une pétition pour un magasin dont j'ignore où, quand... Bref."
Aujourd'hui, quid de cette affaire de Carrefour City ? C'est Le Parisien qui nous répond. Car oui, désormais, le petit supermarché qui a fait parler de lui a ouvert ses portes. Ce mardi 26 août, l’enseigne de grande distribution a enfin vu le jour sur les pavés de la place. Le groupe Carrefour s'est même félicité de cette ouverture, "qui vient compléter l’offre de magasins de proximité du quartier". Et selon l’enseigne, "les premiers retours des clients sont excellents". Et même les commerçants voisins de cette nouvelle supérette se montrent plutôt accueillants. Cette affaire de discorde, ils ne veulent plus en entendre parler. "Je suis fatigué de cette histoire", a ainsi balayé le primeur, qui a vu défiler bon nombre de médias dans son magasin. "Maintenant, le Carrefour est là, et non il ne me fera pas concurrence", fait-il savoir à nos confrères. Il y a aussi Julie, gérante d’un magasin de chocolats haut de gamme, rue Bréa. Elle a pourtant signé cette pétition mais aujourd'hui, elle oit admettre qu'elle préfère voir le local occupé. "Je préfère que le local soit occupé, qu’il y ait de la vie, plutôt qu’il n’y ait rien. Et les autres commerçants sont là depuis longtemps, donc ils ont une clientèle fidèle, plutôt âgée, qui a ses habitudes", a-t-elle confié.
D'autres néanmoins continuent de grincer des dents. C'est le cas de François, Pierre et Barbara qui vivent dans l’immeuble Art déco en céramique blanche, signé de l’architecte Henri Sauvage, qui se dresse face au Carrefour City. "C’est un gâchis. Je n’y ai pas mis les pieds et je n’y mettrai pas les pieds", assure l'un d'entre eux. "Je suis allée voir à l’intérieur, pour ne pas juger sans savoir. Mais je n’ai rien acheté, je boycotte !", s'insurge la septuagénaire Barbara. "C’est ce que les jeunes ont le moins besoin de manger. C’est comme une verrue, ils ont pris un bel endroit, sans rien n’y ajouter", ajoute son époux, âgé de 80 ans. Bruno Segré, riverain à l’origine de la pétition, admet que "Carrefour City semble faire en sorte d’être le plus discret possible. Notamment pour qu’il n’y ait pas beaucoup de livraisons par semaine." Et a même reçu des avis positifs des voisins. Pas la peine de se précipiter avant de crier victoire ou défaite selon lui. "On va être attentif aux incidences
sur les commerçants, aux nuisances sonores, aux déchets que ça va engendrer, insiste-t-il. Ils ont réussi à ouvrir, on n’a pas réussi à les faire renoncer. On verra dans quelques mois..." Rien n'indique en revanche si les personnalités qui étaient sur la pétition à l'image de l'ancien ministre Jacques Toubon et la famille Toubon-Deniau, Alain Souchon, son épouse et ses deux fils Ours, et Pierre Souchon ou encore l'homme d'affaire Denis Olivennes, ont finalement changé leur fusil d'épaule.