Comme Hugues Aufray ou Line Renaud, l’âge ne semble pas avoir de prise sur Judith Magre ! La comédienne vient de fêter ses 99 ans et joue tous les lundis soirs au théâtre. Elle est au Poche Montparnasse à Paris pour “dire” Aragon avec Éric Naulleau. Lauréate de pas moins de trois Molière, on l’a vue dans la comédie Joyeuse retraite avec Michèle Laroque et Thierry Lhermitte. Et sa retraite (qui n'en est pas vraiment une), elle la passe désormais dans une résidence du Marais.
Sa forme, elle en avait révélé le secret peu recommandable dans l’émission Chez Jordan en mars dernier : boire ! Pour Le Parisien en mars 2024, elle avait aussi évoqué une autre astuce pour prendre soin de sa santé : faire l’amour. Et c’est pour le même journal qu’elle s’est confiée ce 21 novembre 2025 sur son manque d’autonomie. Car malgré son énergie débordante, elle regrette : “L’âge, ça veut dire qu’on est vieux, moche, qu’on ne peut plus faire plein de choses”.
Judith Magre raconte les raisons de son arrivée dans un établissement spécialisé de la capitale : “Moi j’ai eu un accident, une motocyclette m’a renversé, ça m’a cassé une jambe. J’ai perdu de l’autonomie. C’est pour ça que je suis dans cette résidence maintenant”. Elle aimerait pourtant jouer tous les soirs au théâtre, et pas seulement le lundi.
L’actrice n’a pas quitté les planches depuis les années 1950. Et elle assure qu’elle pourrait encore performer au quotidien mais n’en a pas l’opportunité : “Ils pensent qu’une pauvre vieille comme moi…". Puis elle s'amuse et se reprend : "Non, c’est leur programme qui veut ça, et ils sont totalement adorables avec moi”. Une passionnée qui en voudrait toujours plus.
La comédienne n’a pas eu d’enfant mais six frères et sœurs, et donc beaucoup de neveux et nièces. L’un de ses petits-neveux, premier de sa classe et joueur de rugby, a d'ailleurs l’honneur de figurer sur son fond d’écran de téléphone. Elle garde une autre photo, sur le secrétaire près de son lit raconte le journaliste du Parisien : celle de celui qui fut son mari de 1963 à 1971, le réalisateur Claude Lanzmann, disparu en 2018.
Elle évoque leur relation tumultueuse : “On s’est connus à 20 ans. Et je l’ai quitté. Toute sa famille m’en a voulu à mort. Il m’a récupéré quinze ans plus tard et j’en ai été très heureuse”. Judith Magre se souvient d’un homme très facile à vivre, avec qui elle se disputait seulement quand ils jouaient au stud poker. “On ne s’est jamais vraiment quittés”, résume l’artiste, qui a aussi aimé le poète Louis Aragon, mais de façon platonique. Et ce sont ses poèmes qu'elle lit désormais chaque semaine au théâtre.
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