





Dès les premières heures de la journée, l’effervescence régnait autour du Palais des Festivals. Le retour de Wes Anderson avec son douzième long-métrage suffisait à électriser la Croisette, mais c’est surtout le duo Charlotte Gainsbourg–Yvan Attal qui a focalisé les regards. Bras dessus bras dessous, les deux artistes ont affiché une complicité naturelle et sans surjeu, fidèle à leur image discrète, mais charismatique. Charlotte Gainsbourg, fidèle à son style rock et couture, a une fois encore captivé les objectifs. Égérie de la maison Saint-Laurent, elle a choisi une tenue spectaculaire issue de la dernière collection.
C’est dans une robe structurée au vert éclatant que la comédienne et réalisatrice a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes, un véritable symbole d’une élégance audacieuse qui tranche avec les silhouettes classiques croisées lors de cet événement. Charlotte Gainsbourg incarne à la perfection ce savant mélange d’insolence et de raffinement qu’elle manie comme personne. Si Charlotte Gainsbourg a brillé par sa présence, d’autres stars du casting ont, elles, brillé... par leur absence.
À commencer par Scarlett Johansson et Tom Hanks, deux piliers du nouveau film de Wes Anderson, qui n’ont pas pu faire le déplacement. Une double absence qui n’est pas passée inaperçue. Les fans comme les journalistes s’interrogeaient sur les raisons de ce désistement, alors que le reste du casting — Benicio del Toro, Mia Threapleton, Willem Dafoe — a répondu présent. La montée des marches du Phoenician Scheme n’en restait pas moins spectaculaire. Le film, coécrit avec Roman Coppola, mêle humour absurde, intrigues d’espionnage et tragédies familiales, dans un univers visuel toujours aussi singulier.
Et comme souvent avec Wes Anderson, l’arrivée de son équipe n’a rien eu de classique. Fidèle à son goût pour la mise en scène, le cinéaste a encore opté pour un mode d’entrée théâtral : un bus entier, chargé de stars, s’est garé au pied du tapis rouge. Une parade haute en couleur, presque surréaliste, devenue sa signature sur la Croisette. Depuis The French Dispatch, chaque montée des marches andersonienne se transforme en tableau vivant, savamment orchestré. Ce cortège sur roues, digne d’un musée ambulant, rappelle à tous que chez Wes Anderson, même l’arrivée est une forme d’art.
Charlotte Gainsbourg, en lice pour la Palme d’or, retrouve ainsi un rôle de premier plan dans un film d’auteur international, mais surtout, elle s’impose comme une figure incontournable du cinéma mondial, aussi bien par son talent que par son magnétisme. Quant à Yvan Attal, s’il ne figurait pas au générique du film, sa présence discrète à ses côtés était le témoignage d’un soutien indéfectible — celui d’un couple qui continue d’écrire sa propre histoire sous les projecteurs.