Depuis plusieurs années, Bertrand Cantat vit loin du tumulte médiatique et des scènes qui l’ont rendu célèbre. L’ancien leader de Noir Désir, aujourd’hui âgé de 61 ans, partage son quotidien entre deux maisons dans le Sud-Ouest, à Bordeaux et à Moustey, dans les Landes. Loin de toute effervescence artistique, il mène une existence discrète, marquée par un passé judiciaire qui ne cesse de refaire surface.
Dans son édition du 31 juillet 2025, Paris Match revient sur l'isolement actuel de l’artiste, précipité par la réouverture de l’enquête sur le suicide de son ex-compagne, Krisztina Rády. Quinze ans après les faits, la justice française s’est saisie de nouveaux éléments issus du documentaire Netflix Le cas Cantat, relançant l’affaire sous le prisme de "violences volontaires par conjoint". L’un des témoignages clés évoque un dossier médical mentionnant des blessures graves sur cette dernière quelques mois avant sa mort. Déjà condamné en 2003 pour les coups ayant entraîné la mort de Marie Trintignant, celui à propos duquel un malentendu persiste toujours 22 ans après voit ainsi les soupçons de violences conjugales s’accumuler.
"Elle-même dit qu’il est complètement déprimé"
Depuis le mois de juin, selon Paris Match, Bertrand Cantat s’est retranché dans sa maison landaise, là même où un incendie criminel avait été déclenché après sa condamnation dans l’affaire Trintignant. Loin de ses activités musicales, il semble s’être coupé du monde extérieur. Le buraliste de la commune confie : "Il ne sort plus de chez lui. C’est sa compagne qui vient acheter les cigarettes. Elle-même dit qu’il est complètement déprimé, qu’il ne veut même pas aller dans le jardin."
Dans ses rares déclarations publiques, Bertrand Cantat s’insurgeait contre ce qu’il considère comme une instrumentalisation de son histoire. Dans une interview accordée aux Inrockuptibles en 2013, il déclarait : "C’est affreux, abject d’être devenu le symbole de la violence contre les femmes. [...] Ils salissent la mémoire de notre amour [avec Krisztina, NDLR]." S’il avait tenté un retour avec son groupe Détroit, notamment en lançant un album en 2024 grâce à un financement participatif de plus de 200 000 euros, les obstacles se sont multipliés. Aucune tournée n’a vu le jour, aucun producteur ne voulant s’associer à un projet aussi controversé. Les concerts, déjà perturbés par des manifestations féministes en 2018, semblent appartenir à un passé révolu. Le 25 juillet dernier, la page Facebook du groupe Détroit a officialisé la suspension de ses activités : "On ne sait pas si c’est une fin ou une mue. Un dernier sursaut ou un simple éclat, à saisir avant qu’il ne s’éteigne."
Pourtant, cette retraite n’est pas synonyme de précarité. Bertrand Cantat continue de percevoir des revenus confortables grâce aux droits d’auteur de Noir Désir, dont le catalogue est régulièrement réédité par le label Barclay. Le groupe, bien qu’inactif, n’a jamais été officiellement dissous. Il vit encore à travers des albums live et des compilations, comme le précisent nos confrères de l'hebdomadaire.
Reclus mais pas oublié, celui dont un vieil ami s'est exprimé sur le récent rebondissement de l'affaire reste une figure clivante. Sa discrétion actuelle contraste avec le tumulte des dernières décennies, mais son nom continue d’alimenter les discussions. La relance de l’enquête sur Krisztina Rády pourrait, une fois encore, replacer Bertrand Cantat au cœur des débats publics et raviver une controverse jamais totalement éteinte...
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