Quinze ans après la mort de Krisztina Rády, la justice française a décidé de relancer l’enquête autour du suicide de l’ancienne compagne de Bertrand Cantat. Une décision motivée par les révélations du documentaire Le cas Cantat, diffusé sur Netflix, qui a ravivé des doutes persistants. Le parquet de Bordeaux a ouvert une nouvelle procédure, non plus pour rechercher les causes de la mort, mais cette fois pour des faits présumés de "violences volontaires par conjoint". Une évolution judiciaire lourde de sens.
Le procureur de la République, Renaud Gaudeul, a réexaminé les dossiers classés entre 2010 et 2018, après avoir été interpellé par les témoignages inédits du documentaire, dont celui d’un ancien infirmier bordelais qui aurait consulté un dossier médical de Krisztina Rády évoquant des blessures inquiétantes : "décollement du cuir chevelu", "bleus", "dents cassées", traces de ce qui pourrait être une "violente dispute". Ces éléments remontent à quelques mois avant sa mort. Cette relance de l’enquête fait écho aux accusations répétées de violences conjugales dans le sillage de la carrière de l’ex-leader de Noir Désir. Outre la mort de Marie Trintignant en 2003, pour laquelle il avait été condamné, d'autres voix s’élèvent. Le documentaire Netflix met en lumière les confidences de deux anciennes compagnes, qui auraient également subi des violences. Une d’elles aurait été "étranglée" dans les années 80, selon le témoignage anonyme d’un musicien du groupe.
Alors que la justice tente de faire la lumière, Bertrand Cantat, aujourd’hui âgé de 61 ans, mène une existence discrète, loin des projecteurs. Selon Le Parisien, il partage désormais sa vie avec une compagne dont l’identité n’a pas été dévoilée. Le couple évolue entre deux résidences : une maison à Bordeaux et une autre dans les Landes. Un voisin confie : "On le voit passer à vélo. Il ne se cache pas, mais il est très discret." Une attitude confirmée par Francis Vidal, figure de la scène rock bordelaise : "Il ne se montre pas trop."
Le chanteur, qui avait tenté un retour en solo avec son groupe Détroit, ne parvient plus à retrouver la ferveur du public. En 2024, une campagne de financement participatif avait permis de récolter plus de 217 000 euros pour produire un nouvel album. Mais cette initiative avait rapidement tourné à la polémique : la plateforme Ulule s’était désolidarisée du projet, s’engageant à reverser sa commission à une association venant en aide aux femmes victimes de violences. Celui qui avait réglé ses comptes avec le public continue néanmoins d’exercer. Si les concerts sont rares et les apparitions médiatiques quasiment inexistantes, ses revenus restent confortables. Les droits d’auteur de Noir Désir lui assurent une rente solide. Par ailleurs, il a cédé il y a quelques années ses parts dans le bar-restaurant Quartier libre, à Bordeaux.
Loin du tumulte médiatique, Bertrand Cantat vit donc reclus, mais pas invisible.
Bertrand Cantat reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture de l'affaire.
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