Depuis plus de vingt ans, Cecilia Hornus s'impose dans le milieu du petit écran grâce à son rôle de Blanche dans Plus belle la vie. C'est en 2004 qu'elle a rejoint la série populaire, diffusée jusqu'en 2022 sur France 3 et c'est sans hésitation qu'elle a décidé de le reprendre en 2024 lorsque le feuilleton a été récupéré par TF1 et rebaptisé Plus belle la vie, encore plus belle.
En autant d'années, Cecilia Hornus aura naturellement joué de nombreux rebondissements, jusqu'à encore tout récemment. En interview pour Purepeople, elle se réjouit d'être toujours autant gâtée par les auteurs, fait le point sur son parcours et évoque le futur qu'elle imagine pour son personnage. Rencontre !
Vous avez été au cœur d’une intrigue très émouvante, autour de la fin de vie, lorsque le personnage de David Brécourt a eu recours à un suicide assisté. Comment l’avez-vous vécu ?
Déjà, j'étais très contente qu'on me l'offre, parce que c'est un sujet délicat, qui a été vraiment à l'ordre du jour, cette année, au point de vue de la politique en France. Tout le monde se pose des questions sur la fin de vie. Il y a beaucoup de gens qui ont des avis tranchés, mais il y a aussi beaucoup de personnes qui n’ont pas tous les tenants et les aboutissants. C'est tout l'intérêt de Plus belle la vie. De donner un éclairage nouveau sur un fait de société qui concerne tout le monde. Du coup, ça porte un débat, donc c'est très intéressant. Après, c'était évidemment très intense émotionnellement. Parce que dans l'histoire, Blanche a un amoureux qui va décider de mettre fin à ses jours parce qu'il est très malade. Elle va comprendre, bien sûr, mais elle va avoir tout un chemin vers l'acceptation.
Est-ce que vous avez eu des retours par rapport à cette histoire ?
Bien sûr. J'ai eu énormément de courriers. Donc c'est vrai que c'est très valorisant parce qu'on se dit, voilà, le feuilleton est plébiscité et regardé par beaucoup de personnes. Mais là, on se rend compte que ce n'est pas juste comme ça. Ce rendez-vous qu'on a créé avec le public, il est intéressant justement dans ce genre de situation-là.
De quoi expliquer la longévité incroyable de Plus belle la vie ?
Bien sûr, on est en prise avec l'actualité. Et ce qui est intéressant, c'est le mélange entre le suspens, le policier, qui est bien sûr indispensable au feuilleton pour avoir ce côté frisson ou ce côté enquête. En même temps, il y a les histoires d'amour ou de la comédie, et puis le côté sociétal qui est vraiment l'ADN de la série, j'ai envie de dire. Donc c'est hyper important de pouvoir défendre ça. Et je pense que ce mélange de tout ça, et puis le côté qu'on soit bien sûr intergénérationnel, fait que c'est magnifique.
Que pensez-vous de l’évolution de Blanche depuis votre arrivée dans la série, en 2004 ?
C'est très intéressant parce que Blanche a à peu près mon âge, on va dire. Donc on est dans le même monde. On est à peu près du même milieu social et forcément, il y a des échos dans ma propre vie. Et puis il se trouve quand même qu'il y a toujours une interaction aussi avec les auteurs. Au début de la série, ils écrivaient pour nous, ne sachant pas trop, évidemment, comment les choses allaient devenir. Et puis ils ont appris à nous connaître. Ils ont aussi appris à voir ce qu'on donnait. Donc, ils sont mis à écrire de plus en plus de choses. Et Blanche a vécu bien sûr énormément de choses, autant dans la comédie, dans la romance, que dans le drame, que dans le policier. Elle a eu une vie où elle aborde un peu tous les genres, si vous voulez. C’est ce qui est beau.
Autant de palettes de jeu qui ont contribué à vous faire rester toutes ces années ?
Bien sûr ! Évidemment, c'est vraiment, Blanche. Je dis souvent, c'est comme ma meilleure amie, comme une sœur en fait. Parfois, il m'est arrivée de jouer des choses qui étaient plus difficiles où je me disais que ce n’était pas évident de jouer ça. Et puis parfois, je me suis dit que c'était super ce qui lui arrivait. Il y a vraiment un compagnonnage, main dans la main entre moi et ce personnage. Et puis évidemment, par ricochet, avec tous mes camarades de jeu, en tout cas les principaux et ceux qui restent. Des personnages comme celui de Thomas, celui de Luna... C'est magnifique. Il y a comme un air de famille si vous voulez. Donc c'est très satisfaisant. Et puis, je suis un peu la seule dans ma génération dans la série. Donc, il y a cette responsabilité aussi de raconter des choses qui vont toucher les femmes. C’est important de pouvoir développer des choses pour les personnages et pour les femmes de ma génération.
Quel avenir aimeriez-vous pour Blanche ?
Je pense à plein de choses. Son décor dans Plus belle la vie, encore plus belle, est un décor associatif. C'est un pavillon qui priorise les problèmes des femmes, ceux des personnes en difficulté, et isolées aussi. Je pense que du point de vue de ce personnage qui est très positif, qui est très fort, il y a plein de choses à raconter pour venir en aide à des personnes. Après, j'aimerais beaucoup que mes enfants reviennent, mais là, ça dépend de leur emploi du temps, évidemment. Pourquoi pas une nouvelle histoire d'amour ? Il y a plein de choses à traiter. Et puis le bonheur de jouer avec mes copines : Léa-François, Diane Dassigny, Anne Decis…
Qu’est-ce qui est le plus dur à tourner pour vous ?
C'est plutôt des histoires. Après, quand il y a des défis à jouer, c'est toujours formidable. Nous, on est toujours très heureux d'avoir des choses d’un coup de comédie ou qui sortent de l'ordinaire, des moments de grosses crises énormes. Il y a parfois des histoires très compliquées, mais toujours bien développées. Donc, bravo aux auteurs qui arrivent toujours à faire ressortir ce qu'il faut du point de vue psychologique et affectif et qui nous donnent beaucoup de palettes pour jouer.
Les tournages peuvent vite s’avérer fatigants, comment restez-vous en forme ?
Je fais du sport, je marche beaucoup. À Marseille, c'est merveilleux parce qu'on a la mer en plein centre-ville. Donc, c'est toujours un moment de détente, de relâchement, surtout quand on travaille beaucoup, d'aller se promener un petit peu au bord de l'eau, écouter les oiseaux, écouter la mer et la lumière de Marseille qui est vraiment formidable. Après, j'ai beaucoup d'amis qui habitent là-bas. On peut aussi se retrouver parfois le soir mais en vrai, on se repose. Il faut se reposer. Il faut revoir les séquences le soir pour le lendemain. Etre bien dans sa tête. Ce n'est pas un métier où on peut faire n'importe quoi.
Plus belle la vie, c’est aussi une grande famille, marquée malheureusement par des disparitions tragiques. Comment cela a-t-il été vécu en coulisses, avec le reste du casting et l’équipe de la série ?
Ça a été des moments très compliqués. Heureusement, on était tous ensemble. Après, il n'y a qu'à respecter le choix des personnes. Mais ils sont avec nous. Ils sont avec nous dans les décors, Michel (Cordes, ndlr) et Marwan (Berreni, ndlr). Ils sont en photos. Ils sont là. On en parle de temps en temps aussi. Ils ne nous quitteront jamais.
Quels sont vos projets ?
J'ai des projets de théâtre qui sont en train de se développer, notamment avec mon mari Thierry Ragueneau, sur une pièce à deux. Et puis, peut-être une reprise du spectacle La guerre n'a pas un visage de femme, qui a été un très beau spectacle qu'on a joué il y a deux ans à Avignon, d'après le prix Nobel de littérature 2015. En parallèle des tournages, il y a toujours le théâtre. Et après, j'espère qu'il y aura aussi des castings. L'année dernière, j'étais sur la série Simon Coleman, je me suis régalée. De temps en temps, je participe aussi à des unitaires ou à d'autres séries, et j'adore ça.
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