






“Je suis innocent et je serai blanchi”. C’est avec cette conviction forte que Stéphane Plaza conclut le message qu’il a tenu à écrire personnellement et envoyer à tous les franchisés des agences immobilières qui portent son nom.
Dans une tourmente judiciaire depuis plusieurs années, un dossier qui a connu un jugement le 18 février dernier avec une condamnation un an de prison avec sursis pour violences conjugales récurrentes sur une ancienne compagne, Stéphane Plaza a déjà perdu beaucoup. Il n’apparaît plus sur la chaîne M6 dont il était un des animateurs phares, la chaîne ayant annoncé ne plus diffuser les émissions où il apparaît. Il n’intervient également plus Les Grosses Têtes, l’émission à succès de RTL animée par Laurent Ruquier.
Le jour de l’annonce de la condamnation, il avait été annoncé que Stéphane Plaza ferait appel et c’est bien que le célèbre agent immobilier va faire – par obligation - même s’il a bien conscience que cette décision aura des répercussions sur son réseau d’agents immobiliers. Au total le réseau des agences immobilières Stéphane Plaza compte 655 franchisés.
“Cher(e)s franchisé(e)s, Après ma condamnation du 18 février, je tiens à vous informer personnellement des suites de cette affaire”, débute Stéphane Plaza dans le document transmis à ses collaborateurs ce jeudi 6 mars 2025 à 17h. Purepeople est en mesure de dévoiler l’intégralité de son contenu. Un des nombreux franchisés, réceptionnaire du message, vient de nous le transmettre. Ce dernier est bouleversé par les mots de l'agent immobilier.
“J’étais prêt, en accord avec la direction du réseau, à ne pas faire appel de mon jugement pour ne pas prolonger cette procédure. Hélas, j’ai été informé que le Parquet et l’une des deux plaignantes avaient eux-mêmes fait appel, n’ayant pas été suivis par le tribunal”, poursuit Stéphane Plaza avant de s’expliquer sur sa décision de lui aussi faire appel et poursuivre le combat judiciaire : “Dans ces circonstances, je n’ai pas d’autres choix que de me défendre à nouveau en interjetant appel à mon tour.”
L’agent immobilier s’attarde enfin sur les conséquences de cette décision : “Conscient que la médiatisation de cette affaire vous est à vous aussi très pénible, je ferai tout pour préserver le réseau des attaques dont je suis la cible. Je suis innocent, et je serai blanchi. Avec toute mon affection. Stéphane.”

En plus d’avoir été condamné à un an de prison avec sursis, Stéphane Plaza, vu il y a quelques jours pour la première fois après sa condamnation a également interdiction d'entrer en contact avec son ancienne compagne pendant trois ans. Il a en revanche été relaxé des chefs de violences psychologiques "habituelles", c'est-à-dire récurrentes, sur une autre compagne.
Pour le tribunal correctionnel, la première plaignante, Amandine, a décrit de "manière constante" quatre scènes de violences, dont trois ont été "corroborées" lors de la procédure: témoignages, examens médico-légaux… Ces violences, qui ont eu lieu entre 2018 et 2022, étaient physiques (coup de poing à l'épaule, deux doigts luxés, un cassé) ou psychologiques (humiliation en public), a résumé le président. À l'audience, le 9 janvier, Stéphane Plaza avait vigoureusement démenti. Les doigts tordus d'Amandine, au printemps 2022 : "Je ne contrôle pas ma force car je suis dyspraxique et maladroit", avait affirmé le prévenu.
Le parquet avait requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d'amende, en appelant le tribunal à prononcer la "juste peine" pour permettre de "replacer la responsabilité là où elle doit être", dans un dossier où notamment "l'argent a été un élément central dans (les) mécanismes de domination".
Le 18 février, le tribunal a condamné Stéphane Plaza à verser 5 000 euros à Amandine au titre de son préjudice physique, 3 000 euros pour son préjudice moral et 3 000 euros pour les frais d'avocats. Amandine, éprouvée lors de l'audience et absente lors du délibéré, "est satisfaite d'avoir été reconnue et crue", avait déclaré son avocat, Me Benjamin Chouai.
Lors du procès, la seconde plaignante, Paola, avait dénoncé des violences psychologiques, caractérisées par un "comportement changeant" de Stéphane Plaza : paroles douces le soir, insultes le matin... Si le tribunal a assuré ne "pas remettre en cause la parole" de la plaignante, il a souligné que les violences reprochées reposaient majoritairement "sur ses déclarations". De même, si le "retentissement psychologique n'est pas contesté", "il ne peut être relié avec certitude aux faits dénoncés", la plaignante n'ayant "pas fait l'objet d'une expertise psychiatrique", avait poursuivi le président. Stéphane Plaza a été relaxé pour ces chefs. "C'était un long chemin, épouvantable, mais aujourd'hui je suis satisfaite pour Amandine", avait réagi Paola auprès de l'AFP.
L'affaire avait débuté en septembre 2023, avec la publication par Mediapart des témoignages de trois ex-compagnes. Le parquet avait ensuite ouvert une enquête.
Après avoir écouté le jugement à la barre, Stéphane Plaza s'est dirigé vers la vitre du box des prévenus, où il s'est accoudé pour s'effondrer en larmes, avant de sortir du tribunal en évitant la presse, par un accès habituellement réservé aux professionnels.
Ses avocats ont dénoncé une condamnation "inacceptable". L'animateur "va faire appel", a annoncé Me Hélène Plumet. Me Carlo Alberto Brusa a estimé que la "machine judiciaire" s'était "emballée" contre un homme dont "la gentillesse caractérise (la) vie".
Agent immobilier, Stéphane Plaza est devenu une star quand M6 l'a propulsé en 2006 à la tête de l'émission Recherche appartement ou maison, suivie de Maison à vendre (2007) ou Chasseurs d'appart' (2015).
Stéphane Plaza reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu’au jugement définitif de cette affaire.
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