Gaël Giraudeau, jeune papa et comédien : "Mon père est encore en moi"

Pas simple d'embrasser la carrière de comédien quand on est le fils des illustres Bernard Giraudeau et Anny Duperey. La comparaison avec les parents, les rumeurs de piston, être "enfant de" dans le monde de la comédie est à double tranchant. Ainsi, pendant des années, Gaël Giraudeau refuse de suivre la voie tracée par l'héritage familial. Et ce, même si sa soeur Sara a choisi d'être comédienne depuis longtemps, jouant avec sa mère dans Colombe et décrochant en 2007 le Molière de la révélation théâtrale. A 34 ans, Gaël a désormais pris son envol et joue dans L'Oiseau bleu, création de Catherine Morrisson autour de textes de Jacques Prévert, au Studio Hébertot. Pour le magazine Paris Match, le jeune comédien et papa parle filiation et héritage.

C'est en 2014 que le grand public découvre le talent de Gaël Giraudeau. Il joue avec sa mère dans la série de TF1 Une famille formidable et incarne son gendre. Avant cela, il préférait l'univers des jeux vidéo : "J'espère toujours ne pas être une copie de mon père, mais, longtemps, j'ai eu tellement peur d'être comparé à lui que j'ai préféré poursuivre mes études, même si je me demandais tous les jours ce que je faisais sur les bancs de la fac. Je suis le seul diplômé de la famille !" Après ses études d'économie, il est donc devenu game designer, c'est-à-dire créateur de décors et de personnages de jeux vidéo. Un métier qui n'enchantait pas l'homme littéraire et avide de voyages qu'était son père.

Un fils qui redécouvre son père.

Malheureusement, Gaël Giraudeau ne pourra montrer à son père qu'il est devenu acteur, mais sa première représentation de L'Oiseau bleu, il la donnera pour lui. Le cancer a emporté Bernard Giraudeau le 17 juillet 2010, après dix années de bataille. Une période douloureuse, mais qui a permis aussi au père et à son fils de se rapprocher. Déjà dans Gala en 2014, il disait : "Papa a énormément changé quand il est tombé malade. (...) En apprivoisant cette maladie pour la combattre, il s'est posé et s'est retourné vers ceux qu'il aimait et a pris le temps de dire tout ce qu'il avait à dire. Et d'entendre tout ce qu'il avait à entendre." Une situation sur laquelle il revient pour Paris Match : "A force d'être adulé par tout le monde, on finit par devenir égocentrique. Mais les graves problèmes de mon père l'ont beaucoup assagi, ils l'ont ouvert aux autres. La maladie lui a permis d'éclaircir certains points de l'existence. Etrangement, ce fut une période magnifique à vivre. Au chagrin de voir souffrir un être cher se mêle le bonheur. Celui d'un fils qui redécouvre son père."

Il n'est plus là physiquement mais il est encore en moi.

En effet, quand ses parents se séparent en 1994, son père lui écrit des lettres que le jeune Gaël n'arrive pas à comprendre : "Il s'adressait à un adulte et non à un enfant." Il les a relues aujourd'hui, et elles prennent tout leur sens. Serein et épanoui, il a renoué avec son papa et, à sa mort, il a eu un déclic. La place s'est libérée symboliquement et il a accepté de prendre des cours de théâtre et de chant. Il n'a pas pris la relève de Bernard Giraudeau, mais parle de départ : "C'est plus joli. Il n'est plus là physiquement mais il est encore en moi."

Parallèlement à la carrière de comédien, Gaël Giraudeau a fondé une famille. Il est papa de Romy, 1 an, née de sa relation avec la comédienne Anne Auffret, sa bien-aimée depuis plus de six ans. Ils habitent à quelques mètres d'Anny Duperey et Sara Giraudeau et partent régulièrement en vacances ensemble. La famille est importante pour Gaël, comme pour sa bien-aimée, orpheline à 8 ans.

Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Paris Match du 2 juin 2016

L'Oiseau bleu, au studio Hébertot jusqu'au 3 juillet