Révélée en 2019 par le film Papicha de Mounia Meddour, Lyna Khoudri n’a cessé depuis d’imposer sa présence sur les écrans français et internationaux. À seulement 32 ans, l'actrice a déjà deux César à son actif et un prix à la Mostra de Venise. Pourtant, derrière cette réussite éclatante, se cache une histoire marquée par l’exil, les difficultés, mais surtout la force de caractère.
Dans La Tribune du Dimanche ce 29 juin 2025, la comédienne à l'affiche de 13 jours 13 nuits revient sur ses jeunes années, entre l’Algérie et la banlieue parisienne. "Je suis fière d’être née en Algérie, fière d’avoir grandi à Aubervilliers, avec tout ce que cela implique", confie-t-elle avec une sincérité rare.
Née en 1992 à Alger, cette dernière quitte son pays à l’âge de deux ans, alors que sa famille fuit les violences des fondamentalistes islamistes. Son père, journaliste, résiste pendant quatre ans avant de se résoudre à partir pour la France.
Adolescente rebelle mais brillante, Lyna Khoudri se heurte aux carcans du système scolaire. "Je n’ai jamais voulu m’adapter. Me réveiller à 6h pour une heure de bus, je trouvais ça contre-productif", raconte-t-elle. Sauvé par des enseignants bienveillants, son parcours témoigne d’un "transfuge de classe" qu’elle revendique avec fierté.
Aujourd’hui, Lyna Khoudri enchaîne les rôles prestigieux : Les Trois Mousquetaires, Novembre, et plus récemment 13 Jours 13 Nuits, présenté à Cannes en mai dernier et dans les salles depuis vendredi dernier. Une montée des marches qu’elle a choisie de partager avec son compagnon et futur mari, Karim Benzema. Un geste fort, tant elle tient à préserver sa vie privée. "Nous étions bien conscients que notre histoire sortirait un jour sans notre consentement. Il voulait m’accompagner, il était fier de moi, tout comme j’étais fière d’être à ses côtés", affirme-t-elle dans les colonnes de La Tribune du Dimanche.
Mais si la reconnaissance est au rendez-vous, l’actrice ne cache pas le malaise qu’elle ressent face à son succès financier. "Tous les jours, je culpabilise de bien gagner ma vie. J’ai longtemps été animatrice pour aider ces gamins de banlieue qui n’avaient pas la chance d’avoir eu le même équilibre que le mien. Sauf que je n'ai pas ce pouvoir d'aider tout le monde...", avoue-t-elle.
Lyna Khoudri refuse pour autant d’endosser un rôle de victime ou de porte-voix. "Mes parents ne se sont jamais positionnés comme victimes. Ils m’ont transmis la fierté, pas la plainte", insiste-t-elle. Cette dernière évoque également sa difficulté à se livrer en interview. "Je me confie à vous alors que je ne vous connais pas. Mon cerveau me dit : "Es-tu en train de dire n’importe quoi ?"", lâche-t-elle.
Discrète, humble mais jamais effacée, Lyna Khoudri fait partie de ces rares artistes capables de conjuguer talent, engagement et humilité.
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