“Tous les chemins mènent à Eton…” Alors que jusqu’à il y a quelques semaines encore, les spéculations allaient bon train quant au nom de la future école du prince George fin juin, une source a affirmé au Mail on Sunday que le choix était désormais entériné. Comme son père William, comme son oncle Harry, le fils aîné du prince et de la princesse de Galles ira donc faire ses études dans le prestigieux établissement anglais dont les bancs ont vu défiler des personnalités aussi influentes que les premiers ministres Boris Johnson et David Cameron ou encore le romancier George Orwell, auteur de 1984. Un choix dans la lignée paternelle mais qui tranche avec celui de son grand-père, le roi Charles, qui avait été scolarisé dans l’austère pensionnat écossais de Gordonstoun contre l'avis de sa mère Elizabeth.
Eton, donc. Et ce n’est pas vraiment une surprise tant l’école semble être un passage obligé de l’aristocratie anglaise, a fortiori de ses membres appelés à régner…
L’établissement a vu le jour en 1440, fondé par le roi d’Angleterre Henri VI, petit-fils d’un roi de France, à une époque où nos deux pays se livraient une interminable bataille, que l’Histoire nommera plus tard Guerre de Cent Ans. Il est situé à Eton, petite ville qui fait face à Windsor, de l’autre côté de la Tamise, célèbre pour abriter le fameux château, lieu de résidence des monarques anglais depuis le XIIe siècle et qui accueillait encore récemment le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte.
Lors de sa création, Eton était destiné à scolariser 70 enfants, des garçons, issus de familles pauvres, afin de les préparer à entrer dans la célèbre université de Cambridge. Les temps ont changé… Si le collège est toujours ouvert aux familles démunies grâce aux bourses qu’il propose, ses coûts d’admission très élevés en font surtout le repaire de la future élite. George, appelé à régner, en fera donc partie…
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Alors qu’il fête aujourd’hui ses 12 ans, un âge déjà lourd d’implications pour le petit garçon, le frère de Charlotte et Louis a encore un an pour se préparer à faire sa rentrée dans cette public school -en réalité une école privée- extrêmement select. Mais à quoi ressemble vraiment Eton ? Quelles traditions y enseigne-t-on ? Est-elle régie par des règles ancestrales ? Le futur roi sera-t-il soumis à une discipline de fer ? Quel sera le prix de sa scolarité ? Purepeople vous propose d’entrer dans ce saint des saints afin d’en découvrir les secrets…
Eton n'est pas qu'une école, c'est une véritable ville dans la ville, posée sur la rive nord de la Tamise. L’établissement accueille chaque année environ 1 300 garçons, tous internes, et les répartit dans 25 houses où chacun vit, dort, travaille et apprend sous la supervision d’un house master et de tuteurs. L’uniforme ? Queue-de-pie noire, pantalon rayé, chemise blanche, gilet gris ou noir... Un costume d’un autre temps, inchangé depuis des générations, qui donne à chaque élève l’allure d’un jeune banquier victorien.
Ici, la tradition est partout. De la bibliothèque aux boiseries anciennes à la chapelle gothique, en passant par les tuck shops (petites épiceries de l’établissement), tout respire l’Histoire. Chaque recoin semble habité par les fantômes de ceux qui sont passés par là avant : écrivains, acteurs, ministres, militaires ou rois. Même les matchs de cricket se jouent sur un terrain sacré : le fameux Farrer’s, théâtre de rituels inchangés depuis le XVIIIe siècle.
Évidemment, certaines traditions ont disparu avec le temps et le jeune George ne s'en plaindra pas. Jusqu’aux années 1980, des châtiments corporels étaient encore tolérés au sein de l’école, parfois même infligés par les aînés aux plus jeunes. Une pratique révolue aujourd’hui, remplacée par un encadrement strict mais à la pédagogie moins rétrograde. Le respect, l’autonomie et la rigueur sont désormais les piliers de l’enseignement.
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit-on. Nul doute que les lendemains des petits pensionnaires d'Eton soient remplis de promesses, eux qui vont commencer leurs journées vers 7h30 et enchaîner jusqu’en soirée, avec une alternance de cours, d’études, d’activités sportives, de débats, et même… de pièces de théâtre montées par les élèves eux-mêmes, comme le prince Harry en donnait en son temps.
Dans ce sanctuaire de la discipline, chaque élève apprend très vite à gérer son emploi du temps, à s’organiser, à se dépasser. Pas étonnant que nombre d’anciens élèves soient devenus des figures d'exception. Eton se targue de former des hommes à la pensée critique, à l’ouverture intellectuelle, mais aussi à la responsabilité et au leadership. Et ce, dès le plus jeune âge, des valeurs qui prolongent celles déjà inculquées à George à la Lambrook School, où il est scolarisé aux côtés de son frère et de sa sœur, pendant que ses parents se ruent parfois au pub !
Mais l'exception à un coût. Pour bénéficier de cette formation, il faut mettre la main au portefeuille : 53 398 livres sterling par an. Soit environ 80 000 euros. Ce montant couvre l’hébergement, les repas, les cours et l’accès à l’ensemble des infrastructures de l’établissement. En revanche, les uniformes, les voyages, les activités facultatives et les fournitures viennent s’ajouter à la facture. Un prix qui place Eton parmi les écoles les plus chères du pays.
L’établissement propose néanmoins des bourses pour les élèves les plus brillants, issus de milieux modestes — un rappel de ses origines caritatives. Mais dans les faits, la grande majorité des élèves appartient aux sphères les plus aisées du Royaume-Uni… et au-delà. Et, précision importante : Eton reste à ce jour une école réservée aux garçons. Aucun programme mixte permanent n’y est mis en place.
L’entrée prochaine du prince George à Eton n’a pas été improvisée même si elle ne cadre pas nécessairement avec les voeux que formulaient ses parents il y a peu. Selon une source proche de la famille citée par le magazine People, "Kate et William tiennent beaucoup à ce que George reçoive une éducation aussi normale que possible. Ce sont des parents très investis qui souhaitent être impliqués dans l’environnement scolaire." Une source proche du couple confiait cependant qu’ils avaient toujours envisagé l’internat pour leur fils, sans vouloir précipiter les choses.
Cette décision n’a toutefois pas été exempte de débats. Plusieurs médias britanniques ont évoqué une divergence entre les époux de Galles : Kate Middleton, issue d’un milieu plus modeste et ancienne élève de Marlborough College, aurait nourri quelques réserves face à un établissement aussi élitiste qu’Eton. Si elle a finalement accepté le choix de William, ancien élève et fervent défenseur du modèle etonien, le processus aurait été mûrement réfléchi. Un équilibre à trouver entre le poids des traditions, les attentes du royaume… et le bien-être de leur fils.
Dans un peu plus d’un an, George passera donc les portes de cette vénérable institution de briques rouges. Un changement d’univers, de rythme, de cadre. Un pas de plus qui le mènera sur les traces de ses ancêtres. À Eton, on n’apprend pas seulement à réussir. On apprend à incarner un rôle. Une voie royale vers l'accession au trône.
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