Quand Patrick Sébastien égratigne Bruel, Gerra et Nagui !

Patrick Sébastien, figure populaire du paysage audiovisuel français, récemment de passage chez Laurent Ruquier (où il s'est "emmerdé"), a célébré ses 35 ans de carrière télévisuelle cette année. A cette occasion, le magazine Platine est allé à la rencontre de cet imitateur de 57 ans, devenu chanteur, qui sait emporter les téléspectateurs dans un tourbillon de bonne humeur à chaque émission.

Ce détenteur de nombreux disques d'or, récoltés grâce à ses tubes festifs (il prépare un nouvel album pour 2011), a évoqué sa vision de l'entraide entre artistes, avec la sincérité que nous lui connaissons. "Je suis un fidèle. Je n'oublie pas les mecs qui m'ont aidé. Jamais. Certains que j'ai aidés m'ont oublié en revanche. Par exemple, je ne peux jamais avoir Bruel dans une de mes émissions, alors que s'il y en a un que j'ai aidé quand il avait 22 ans, avec lequel j'ai fait des kilomètres en bagnole, auquel j'ai montré ce qu'était la scène pendant un mois alors qu'il commençait... (fataliste) C'est comme ça... Mais ce n'est pas pour l'audience, car ce n'est pas lui qui va m'amener du monde...", a-t-il confié.

L'animateur du Plus grand cabaret du monde et des Années Bonheur, qui assurera également la présentation du réveillon du 31 décembre sur France 2, est revenu sur les imitations qu'il faisait dans les années 80. "Je n'ai jamais fait d'imitation pour me moquer d'un artiste, alors qu'aujourd'hui, la plupart des imitateurs se moquent. Quand je faisais le vieux chanteur, en imitant Johnny - ce qui était très prémonitoire - , c'est là qu'il a commencé à se fâcher avec moi. Il n'a pas compris que c'était au deuxième degré, que c'était vachement émouvant. Je me suis toujours servi du 'double', c'est-à-dire du personnage que je créais en imitant, pour dire ce que je ressentais. Mais Johnny l'a mal pris et n'est jamais venu dans mes émissions."

Concernant les humoristes actuels qu'il affectionne, il a ajouté : "J'aime Michaël Grégorio. J'aime aussi beaucoup Canteloup. En revanche, je n'aime pas Gerra : l'imitateur est formidable, mais le mec n'est pas intéressant." Et hop ! Décidément, il ne fait pas bon s'appeler Laurent Gerra actuellement. Souvenez-vous, ce dernier est en guerre avec Thierry Ardisson.

S'il fait preuve d'une générosité sans faille, Patrick Sébastien sait également s'affirmer lorsqu'il le faut, qu'il ait en face de lui des vedettes ou pas. "Là, Michel Sardou devait faire Les Années Bonheur, mais il voulait venir à 18h sans répéter et chanter en play-back. J'ai dit : 'Non'. Ou il fait comme tout le monde, ou il ne vient pas. Pourtant, c'est Sardou... Et je l'aime beaucoup. Une fois, j'ai même viré Césaria Evora du plateau, car elle s'était mal conduite avec les gens autour. Je ne veux plus me prendre la tête avec des stars."

Plus en forme que jamais, il a affirmé que sa prochaine tournée serait la dernière : "J'aurai 60 ans en 2013 et, avec ce que je fume - deux paquets par jour -, ce que je bois comme café - dix par jour -, je ne vais pas tenir longtemps. Ceci dit, je suis en pleine santé, je n'ai pas un truc qui déconne. (...) Je veux juste pouvoir bouffer et baiser jusqu'à ma mort."

Celui qui est adoré de l'artiste Ramzy (qui connaît même ses chansons par coeur !) a terminé par un coup de gueule. Évoquant la programmation de l'émission Taratata, présentée par Nagui, il a lancé : "C'est la musique qu'aime Nagui et ça n'intéresse que 800 000 personnes qui tournent en rond. (...) Ça me gave. Il y a un mec qui a décidé que la musique, c'était ce qu'il aimait lui, et il a du mépris pour le reste..." C'est dit.

En attendant de retrouver la plume du présentateur, qui publiera prochainement son livre Dehors, il fait beau... hélas (dans lequel il parlera pour la première fois de sa petite Lily, l'enfant qu'il a adoptée avec sa femme Nathalie), retrouvez son interview en intégralité dans le magazine Platine du mois de décembre 2010.

Laureline Reygner