





Le rideau est tombé sur la 78e édition du Festival de Cannes, mais certains souvenirs, eux, restent bien vivaces. Vendredi 30 mai 2025, une personnalité révélée par la Star Academy a fait sensation en partageant, sur Instagram, un cliché inédit de sa montée des marches. Un geste a priori anodin, sauf que sa tenue n’est pas passée inaperçue.
Sur la photo, la jeune femme apparaît vêtue d’une robe noire dos nu vertigineuse, signée du créateur parisien SiEGenThaLER. L’échancrure laisse entrevoir la naissance de ses fesses, dans un jeu de sensualité assumée. L’arrière de la robe, orné de fines chaînes argentées, évoque irrésistiblement une autre pièce entrée dans la légende : la fameuse robe portée par Mireille Darc dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972). À l'époque, l'actrice avait fait scandale avec cette création Guy Laroche, devenue culte.
Celle qui a osé l'audace sur le tapis rouge cannois n'est autre que Lola Solia, ancienne élève de la Star Academy 2023. En légende, l’ex-candidate commente avec poésie : "Là où l’Art devient langage universel. (…) Je vis pour ces instants suspendus, pour pouvoir à mon tour vous offrir qui je suis à travers mon art."
"Tenue correcte exigée" : c’est écrit noir sur blanc au dos des cartons d’invitation du Festival de Cannes. Depuis sa première édition en 1939, l’événement impose un code vestimentaire rigoureux, pensé pour souligner le prestige du tapis rouge. Pour les hommes, le costume sombre est de mise, souvent assorti d’un nœud papillon. Quant aux femmes, la robe longue est privilégiée, accompagnée de chaussures élégantes, à talons ou non.
Si la Croisette est devenue le théâtre de mises en scène mode toujours plus spectaculaires, le comité d’organisation a récemment durci le ton. Jeux de transparence, nudité, longues traînes, sacs encombrants ou baskets : tout cela est désormais proscrit. Objectif affiché ? Préserver le caractère sacré et cérémonial de la montée des marches, loin des buzz provocateurs. Des règles que certaines n'ont pas souhaité respecter comme Heidi Klum lors de la soirée d'ouverture. C’est donc une certaine idée de l’élégance à la française qui continue de régner sur la Croisette, et malheureusement loin de la direction artistique de la jeune chanteuse.
Éliminée dès le troisième prime du télécrochet de TF1 le 17 novembre 2023, Lola avait pourtant marqué les esprits. À 21 ans, cette dernière était la première candidate officialisée sur le plateau de Quotidien, et s’était vite démarquée par ses talents en danse. Mais malgré ses efforts, son émotion peinait à transparaître dans ses prestations vocales.
Pourtant, cette sortie prématurée n’a pas mis fin à ses ambitions. Au contraire. Présente aux côtés de ses camarades lors du concert de Bercy, l'artiste partage régulièrement sur les réseaux sociaux son univers artistique. En octobre dernier, la jeune femme a sorti un premier single baptisé Papillon, entre jazz, cabaret et rock, dans lequel elle explore sa sensualité. Une mue artistique assumée, comme un écho au message porté par sa robe cannoise.
Et cette tenue n’a pas été choisie au hasard. Dans une interview accordée à The Fashion Therapist, le designer Duc SiEGenThaLER confie avoir voulu créer un vêtement "aussi vulnérable que puissant". "Ce dos nu, c’est un manifeste. Un espace de liberté, là où d’autres ne voient qu’indécence", explique-t-il.
Popularisé sur Instagram et sur les podiums, le "butt cleavage", cette ouverture osée dans le bas du dos, fait débat. Inspiré des lignes emblématiques de la robe de Mireille Darc, il revient en force avec des griffes comme Musier Paris, qui propose sa version moderne appelée "Darc". Mais cette tendance très graphique divise.
Si le Festival de Cannes impose un certain dress code couvert, certaines créations flirtent avec les limites. Une façon de questionner la bienséance à travers la mode ? Sans doute. Pour Lola Solia, c’est en tout cas une affirmation : celle de son émancipation artistique.
Entre hommage aux icônes d’hier et provocation stylisée, la jeune artiste prouve qu’elle n’a pas dit son dernier mot. Et qu’au-delà des tapis rouges, c’est dans l’arène du style qu’elle compte bien faire sa révolution.