





Comme le veut la tradition, c'est avec le sommaire que Léa Salamé a débuté son nouveau numéro inédit de Quelle époque ! samedi 3 mai 2025. "C'est l'histoire d'un homme qui tombe, une déchéance. En octobre dernier, l'auteur, comédien, réalisateur Nicolas Bedos était condamné à un an de prison dont six mois ferme avec port de bracelet électronique pour deux faits d'agressions sexuelles. Il a refusé de faire appel par souci d'apaisement dit-il, a d'abord rappelé Léa Salamé avant d'accueillir son invité. Mais il a décidé de sortir du silence et de tout raconter dans un livre. Ses fautes, ses excès, sa chute, le mal qu'il a pu faire à d'autres femmes et ce que son affaire dit de l'époque. Il appelle ça Soif de honte, il ne nie rien, il assume, reconnaît qu'il a été un connard mais aussi veut comprendre ce qui l'a mené à agir ainsi. Son livre va faire réagir mais aussi réfléchir. Nicolas Bedos prend la parole pour la première fois."
Le cinéaste de 46 ans a ensuite été accueilli en plateau, sans la présence des autres invités parmi lesquels Louis Sarkozy et Anny Duperey. Léa Salamé a tenu à être très franche avec son invité une fois qu'il était installé. Elle n'était pas sure que le faire venir sur son plateau soit une bonne idée... Lui qui n'était plus apparu à la télé depuis un peu plus de deux ans, "deux ans et demi même", comme l'a précisé Nicolas Bedos.
"Je vous avoue qu'on a hésité à vous inviter, je vais vous dire la vérité, à vous donner la parole ce soir, quelques mois seulement après votre condamnation", a commencé la journaliste avant d'expliquer pourquoi elle a finalement accepté de le recevoir : "Mais on a lu ce livre, on a lu La soif de honte à L'Observatoire, il faut reconnaître que vous dites des choses, que ce n'est pas le livre d'un type qui vient pour pleurnicher sur son sort, qui vient de se plaindre d'une injustice, de l'époque, de la chasse à l'homme, que des femmes, des harpies, des hystériques poursuivent les hommes pour se venger. Vous n'épargnez pas l'époque dans ce livre là mais c'est pas que ça." "Pour la première fois, un homme, accusé et condamné, dit que oui, il a fait du mal, oui, il abusé de son pouvoir, qu'il a eu un sentiment de surpuissance, qu'il a été un séducteur mégalomane qui croyait que tout était permis", a poursuivi Léa Salamé sans épargner le fils de Guy Bedos qualifié de "connard" en référence à la dernière couverture du Point avec le cinéaste. Parmi les confessions de Nicolas Bedos dans son livre, le viol dont il a été victime de la part d'un acteur en vogue dans les années 90 et dont il révèle pas le nom.
Et si Nicolas Bedos sait que son livre ne réparera pas le mal qu'il a fait, il a redit pourquoi il était une nécessité pour lui : faire réfléchir et essayer de donner sens aux erreurs qu'il a faites. Sensible à l'évolution de Nicolas Bedos, qu'il soit aujourd'hui capable de reconnaître ses torts, les assumer et de mettre les mots justes dessus, Léa Salamé a ainsi souhaité lui donner la parole même si cette interview risque de susciter de nombreux commentaires.