La tempête médiatique qui secoue France Inter depuis la diffusion de vidéos compromettantes connaît un nouveau rebondissement. Mis en cause dans une séquence filmée à leur insu, les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand ont annoncé leur intention de porter plainte, peut-on lire dans Le Figaro du 8 septembre. Au cœur du dossier : la captation illégale d’une conversation privée dans un bistrot parisien, publiée par le média L’Incorrect et devenue virale.
Dans ces vidéos, tournées en juillet dernier, les deux figures de l’audiovisuel public apparaissent en discussion avec des responsables socialistes, Pierre Jouvet et Luc Broussy. On les entend évoquer l’avenir électoral du PS et, surtout, une phrase attribuée à Thomas Legrand : "Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick et moi." Une formulation jugée ambiguë qui a suffi à déclencher une déflagration politique et médiatique. Accusé de collusion partisane, le chroniqueur a été suspendu "à titre conservatoire" par sa direction dès le lendemain.
Pour Patrick Cohen comme pour Thomas Legrand, l’heure est désormais à la contre-offensive judiciaire. Les deux journalistes rappellent que le code pénal interdit tout enregistrement audio ou vidéo sans le consentement des personnes concernées, sauf décision de justice. "Nous sommes face à une violation manifeste de la vie privée", a souligné le chroniqueur de C à vous, qui évoque une manipulation. Thomas Legrand, de son côté, reconnaît une "tournure malheureuse" mais insiste sur le caractère décontextualisé des extraits diffusés.
La démarche judiciaire vise non seulement à sanctionner l’atteinte à la vie privée, mais aussi à rétablir leur honneur professionnel. Car au-delà de la polémique, c’est la neutralité du service public qui se trouve questionnée. Rachida Dati, directement citée dans la vidéo, a dénoncé sur X des propos "graves et contraires à la déontologie", appelant chacun à "prendre ses responsabilités".
Face à ce tumulte, la direction de Radio France tente de contenir l’incendie. Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, a expliqué sa décision de suspendre Thomas Legrand par la nécessité de "protéger l’antenne" contre toute suspicion de parti pris. Patrick Cohen, qui a récemment investi dans une région très prisée par les stars, conserve ses interventions, la direction estimant qu’il ne tenait pas de propos compromettants dans ces vidéos.
En attendant que la justice dise si Patrick Cohen et Thomas Legrand ont été victimes d’une atteinte illégale, cette affaire permet surtout au soupçon de s'installer, menaçant au passage une valeur essentielle du service public : la confiance.
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