Ce jeudi 17 juillet 2025, l’église Saint-Roch, à Paris, s’est emplie d’un noir total. Noir du deuil, mais aussi celui de l’élégance et de la mise en scène, fidèle à Thierry Ardisson, disparu le 14 juillet à 76 ans. Trois jours après sa mort, celui qu’on appelait "l’homme en noir" a eu droit à un ultime salut à la hauteur de sa légende : à la fois sobre, ironique, scénarisé, et profondément émouvant. Son épouse Audrey Crespo-Mara, bouleversante d’aplomb, a tenu à ce que la cérémonie lui ressemble. À ceux qui entraient dans l’église, elle serrait les mains, glissait quelques mots, parfois un baiser. Un geste rare, qui a marqué les journalistes présents. "Voilà pourquoi les gens arrivent très doucement dans cette église, c’est parce qu’Audrey Crespo-Mara accueille un à un les invités qui sont en train d’arriver à l’intérieur. Les témoins me disent qu’ils ont rarement vu ça dans une église pour une personnalité". Parmi les nombreuses personnes venues lui dire adieu, de nombreuses figures du monde des médias, du spectacle et de la politique : Michel Drucker, Laurent Baffie, Florent Pagny, Brigitte Macron, Gabriel Attal, Marc Lavoine ou encore Léa Salamé. Tous avaient respecté le "dress code Ardisson" : vêtements noirs et lunettes sombres, évidemment. L’homme de télévision avait lui-même choisi la bande-son de la cérémonie, avec ses enfants, depuis l’hôpital.
En écho à sa fascination pour ceux qui ont mis en scène leur propre mort, la chanson Lazarus de David Bowie a ouvert l’hommage. Suivirent des morceaux des Beatles, son groupe préféré, et Voilà, c’est fini de Jean-Louis Aubert, dont les paroles résonnaient toujours à la fin de ses émissions. Un adieu cohérent, comme un dernier plan parfaitement monté. À la tribune, Audrey Crespo-Mara a su mêler tendresse et lucidité, sous les regards émus. "Mon amour, on s’est tant aimés", a-t-elle d’abord lancé, avant ce clin d’œil posthume : "Quant au choix, mon amour, de partir le 14 juillet, toi, le monarchiste, chapeau bas. Tu es né un 6 janvier, le jour de la fête des rois, et tu as dit fuck le jour de la révolution. Avec les enfants, ça nous a bien fait marrer". Les rires crispés ont brièvement brisé le silence, comme un dernier clin d’œil à l’irrévérence qu’il cultivait. Thierry Ardisson sera inhumé loin des projecteurs, dans le Vaucluse, "dans la stricte intimité familiale", selon Le Parisien. Un dernier acte sans caméra, mais écrit avec soin, comme il l’aurait voulu. D'après nos informations, dès la fin de la cérémonie, le corbillard a pris la route pour se rendre dans le Vaucluse. Après la cérmonie, Audrey Crespo-Mara et les plus proches ont pris le verre de l'amitié au Costes. La famille prendra la route aujourd'hui, vendredi 18 juillet, pour faire ses derniers adieux à Thierry Ardisson.
© BestImage, Jacovides - Clovis / Bestimage
Lors des obsèques de son époux, la journaliste a révélé ses ultimes consignes : "Tu m’as dit : 'Pitié, à l’église, avec les enfants, avec les curés, ne faites pas chiant'. Alors promis, on ne fera pas chiant". Et le ton de son hommage est resté fidèle à l’esprit de son époux, libre et sans filtre. Elle a d'ailleurs ainsi poursuivi : "Courageux, incontestablement tu l’as été ! Courageux, à chaque instant face à la maladie et à chaque jour de ta vie. Tu es droit, sans filtre, franc, ça ne t’a pas fait que des amis mais tu t’en foutais". Puis la journaliste a déclaré, comme Ardisson l'aurait sans doute aimé : "Il m’a dit : 'Cette cérémonie à Saint-Roch, fais gaffe, ça va être le bal des faux culs'. Alors oui, il y a sans doute des gens ici qui ne t’ont pas assez aimé, mais il y a tous ceux qui t’ont infiniment respecté, admiré, adoré pendant tant d’années".
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