Ce jeudi 17 juillet 2025, à l’église Saint-Roch à Paris, les obsèques de Thierry Ardisson se sont déroulées dans l’esprit même de celui qui avait passé sa vie à maîtriser son image : sobrement spectaculaire. L’animateur, décédé le 14 juillet à 76 ans des suites d’un cancer du foie, avait tout prévu, jusqu’au moindre détail de cette dernière mise en scène. Fidèle à sa réputation de créatif hors norme, il avait confié au Point en 2022 : "Quand je sentirai la mort approcher, j’écrirai tout." Ce fut chose faite.
L’église, surnommée "la paroisse des artistes", accueillait une cérémonie réservée aux invités, comme précisé sur le faire-part. Ceux-ci étaient conviés à respecter un dress-code explicite : "ARDISSON, avec ou sans lunettes noires". À l’intérieur, l’animateur avait parlé d'encens qu'il souhaitait voir flotter dans l’air. En fond sonore résonnaient les deux morceaux qu'il avait choisis : Lazarus de David Bowie et In My Life des Beatles, dans une version rare chantée par Sean Connery. Deux titres au goût d’épitaphe, mêlant mystère et mélancolie.
Si la cérémonie s'est ouverte avec une arrivée et une bénédiction sous le son de George Harrison des Beatles, un moment très fort a ensuite eu lieu, celui du discours d'Audrey-Crespo Mara. La journaliste qui est arrivée le visage marqué aux côtés de ses deux fils à l'église, a "extrêmement ému les gens dans l'église", comme l'indiquent nos confrères de BFMTV. "Tu m’as dit : 'Cette cérémonie à Saint-Roch, fais gaffe, ce sera le bal des faux culs ! Alors oui, il y a sans doute ici des personnes qui ne t’on pas assez aimées, pas assez aidées quand elles le pouvaient. Désolé pour cela mon amour mais il y a tous ceux qui t’ont infiniment respecté, admiré, adoré pendant tant d’années", a-t-elle déclaré.
Elle a aussi paraphrasé Thierry Ardisson en ajoutant : "Tu m'as dit : 'Pitié, à l'église, avec les enfants, avec les curés, ne faites pas chiant'. Alors promis on fera pas chiant." Puis, plus loin, avec émotion : "Mon amour on s'est tant aimé."
La journaliste a aussi choisi de souligner la date symbolique de la naissance et de la mort de son défunt époux, lequel était un royaliste modéré. "Quant au choix, mon amour, de partir le 14 juillet, toi le monarchiste chapeau bas. Tu es né un 6 janvier, le jour de la fête des rois et tu as dis fuck le jour la révolution. Avec les enfants ça nous a bien fait marrer."
Ce discours qui su tirer les larmes de certains et peut-être des sourires à d'autres, a été suivi d'une chanson, là aussi très symbolique Lazarus de David Bowie, atteint d’un cancer du foie, qui parle de la mort.
Ce sont ensuite les enfants de Thierry Ardisson qui ont pris la parole.
La cérémonie a été suivie d’une inhumation dans la plus stricte intimité, loin des projecteurs.
À la question : "Qu’aimeriez-vous qu’on dise de vous quand vous ne serez plus là ?", Ardisson répondait sans hésiter dans le même entretien : "'Il avait des idées'. C’est ce qui me caractérise. J’en ai eu dans tous les domaines : livres, pubs, télévision. J’ai pris beaucoup de plaisir à inventer, à créer. C’est mon petit talent." Ce jeudi, dans l’église Saint-Roch comme sur les réseaux, c’est bien ce que tout le monde a pensé. Ardisson n’aura pas simplement vécu sa mort comme un ultime geste artistique : il aura réussi sa sortie. À sa manière.
player2
player2
player2
player2
player2
player2