Bun Hay Mean, figure singulière de la scène humoristique française, est décédé brutalement ce jeudi matin à l’âge de 43 ans à Paris. Son corps a été retrouvé au pied d’un immeuble du XVIIe arrondissement, après une chute de huit étages. Une enquête est en cours, tandis que les secours de la BSP sont intervenus sur place. Le monde du spectacle est sous le choc.
Surnommé à ses débuts le "Chinois marrant", Bun Hay Mean s’était imposé au fil des années comme un artiste à part : mordant, vif, sans concession. Originaire de Bordeaux, diplômé en informatique, il avait tout quitté pour monter à Paris et tenter sa chance dans l’humour. Une trajectoire faite de hauts et de bas : "Je faisais marrer 2000 ou 3000 personnes et une heure plus tard, j’étais à l’arrêt du tram à dormir seul", confiait-il en 2017 à nos confrères du Parisien. Ce parcours cabossé, il l’assumait pleinement, avec une franchise à fleur de peau.
Découvert par Alais Degois, dit "Papy", le premier metteur en scène de Jamel Debbouze, il avait intégré le Jamel Comedy Club en 2014. Rapidement, son débit mitraillette, son humour noir et sa capacité d’improvisation l’avaient propulsé sur le devant de la scène. Son premier spectacle fracassait les clichés sans ménagement, dans une verve qui mêlait colère, lucidité et autodérision.
Le grand public l’avait découvert en 2023 au cinéma dans Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu, où il incarnait un antagoniste face à Vincent Cassel, Manu Payet, Guillaume Canet et d'autres. Ce rôle marquait un tournant pour cet artiste parfois décrié, mais profondément libre. "Ce qui me fait bizarre, c’est de me dire que dans vingt ans, je passerai encore à la télé", s’amusait-il, encore récemment.
Le quotidien raconte qu'en privé, certains le savaient "en souffrance". Il avait été hospitalisé il y a peu à La Réunion, en marge d’une date de sa tournée. Son humour, s’il faisait rire, portait souvent des blessures profondes. Aujourd’hui, la scène perd une voix rare, et le public un regard acéré sur le monde.
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