Alexandra Lamy:Résister à l'infidélité, 'peut-être la plus belle preuve d'amour'

A ses débuts au conservatoire de Nîmes, Alexandra Lamy ne se voyait que sur les planches pour jouer des rôles dramatiques et jamais au cinéma. Aujourd'hui, les choses ont quelque peu changé et la voilà à l'affiche de trois films qui sortent à intervalle restreint : Les Infidèles, qui vient de dépasser le million d'entrées, Possessions au cinéma depuis le 7 mars, et L'Oncle Charles, attendu le 21 mars. Pour Marie France, elle revient en particulier sur sa performance dans le film à sketches mené par son mari Jean Dujardin, leur couple et sur ses choix de carrière.

Jean Dujardin a trusté l'attention médiatique avec The Artist, un film pour lequel il a reçu le prix d'interprétation à Cannes, pour finir par recevoir un Oscar le 26 février. Sa femme, Alexandra Lamy, était à ses côtés, l'applaudissant avec fierté et posant avec lui sur les tapis rouges les plus prestigieux. Les projecteurs ont été si puissants sur Jean Dujardin qu'ils ont inéluctablement poussé dans l'ombre Alexandra Lamy. Pourtant, au cinéma, elle n'a rien d'une figurante.

Dans Les Infidèles, elle joue dans un segment loin d'être léger ou potache : "Tout le monde peut se reconnaître dans ce conflit entre deux personnages mariés depuis longtemps. Cela nous amusait de brouiller les pistes, de jouer avec notre image et de nous retrouver dans une situation qui rappelle Un gars, une fille, mais qui en fait, n'a rien à voir. Cette fois, c'est vraiment Un homme, une femme."

Avec un tel sujet, Alexandra Lamy est préparée à répondre à des questions sur son véritable couple et exprime le fond de sa pensée sur l'infidélité : "Finalement, plus que tout dire, ou ne pas tout dire, je pense qu'il vaut mieux ne pas faire. L'infidélité, c'est facile. Dans tous les milieux, les tentations existent. Y résister est peut-être la plus belle preuve d'amour."

Alexandra Lamy tord le cou aux préjugés que peut faire ressentir Les Infidèles, à savoir une comédie à tendance graveleuse et qui donne la part belle aux hommes : "Quand j'ai vu Les Infidèles, j'ai immédiatement pensé qu'il allait séduire le public féminin. Par rapport aux garçons, les filles sont mises en valeur. [...] Il n'est pas impossible qu'il y ait un Infidèles 2 avec, cette fois-ci, des femmes au premier plan. Evidemment, ce serait très différent, car on n'envisage pas de la même façon l'infidélité masculine et féminine. [...] L'infidélité féminine existe et il n'y a aucune raison pour qu'il en soit autrement."

Parler de ce sujet ne fait pas peur à Alexandra Lamy, car elle se sent sereine et en sécurité dans sa relation avec l'homme qui l'a séduite sur le tournage d'Un gars, une fille et qu'elle a épousé en 2009. Les médias les laissent plutôt tranquille : "On vit comme tout le monde, c'est d'un ennui mortel. [...] On nous voit rarement dans les soirées people et les endroits à la mode, sauf quand la promotion nous y oblige." Ne pas prendre les choses trop au sérieux est une stratégie qui lui permet d'être apaisée. Sa robe qui l'a trop dévoilée trop aux Golden Globes ne l'a pas traumatisée : "Je préfère en rire." Elle s'amuse aussi de leur surnom, Jeanlexandra, qui fait écho aux Brangelina, Brad Pitt et Angelina Jolie qu'ils ont croisés aux Etats-Unis lors de la course folle de The Artist en Amérique : "On nous appelle aussi les Dujarmy, ce qui sonne bien !"

L'avenir se présente bien pour Alexandra Lamy, qui admet cependant être parfois agacée par ceux qui lui envoient des scénarios pour qu'elle "les transmette à Jean" : "Je viens de terminer le premier film de fiction de Sandrine Bonnaire [J'enrage de son absence avec William Hurt]. On le découvrira peut-être au festival de Cannes, croisons les doigts. Une histoire autour d'un couple qui s'est déchiré suite à la mort d'un enfant. J'ai adoré la rencontre avec Sandrine. Je l'appelle Sandrine Bonheur." Elle travaille aussi depuis six ans sur un scénario intitulé Les Camisards - ou Le Camisard ? Les orthographes diffèrent - qu'elle réaliserait. Il raconte "l'itinéraire de Jean Cavalier, qui, après la révocation de l'Edit de Nantes, lutta pour la liberté de culte et de conscience. Je bosse désormais avec Jean-Claude Carrière [entre autres, César du meilleur scénario original avec Daniel Vigne pour le Retour de Martin Guerre] sur le script et je n'en suis pas peu fière." Pour le rôle principal, elle voit Jean Dujardin : "Il serait un formidable Jean Cavalier."

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Marie France du mois d'avril 2012