L'interview exclusive de Bertrand Cantat en couverture des Inrockuptibles ravive une terrible blessure, celle de la mort de Marie Trintignant, succombant en 2003 sous les coups de l'ancien leader de Noir Désir. Dix années pour tenter de se reconstruire dans la douleur. Jean-Louis Trintignant a réagi sur Europe 1 au premier entretien de l'homme qui a tué sa fille, le 22 octobre et qu'il a décrit en avril 2011 comme l'homme qu'il déteste le plus au monde.
Au fil de l'entretien fleuve qu'il a accordé aux Inrocks, Bertrand Cantat revient sur ce qu'il a vécu après la mort de celle qui était sa compagne, Marie Trintignant. Son père, le comédien Jean-Louis Trintignant, s'est déjà exprimé sur sa souffrance et sur ce qu'il ressent face au chanteur. Mais cette fois, c'est à la lumière de cette interview qui fait le tour des médias que l'artiste parle : "Il pense ce qu'il veut [Cantat, qui ne nie pas les faits, s'insurge sur le fait qu'on a fait de lui un monstre], c'est son problème. Moi j'ai essayé de ne pas l'accabler, mais franchement, [...] si je le croise je change de trottoir. Je l'ai rayé de ma vie. [...] Ça fait dix ans cette année... J'ai essayé de vivre sans Marie, mais c'est très difficile. Beaucoup de gens vivent des drames et puis ils essaient de vivre. J'essaie de vivre aussi."
Jean-Louis Trintignant précisera ne pas dire qu'il éprouve de "la haine" contre lui, mais ne plus vouloir en entendre parler : "Je ne veux pas le rencontrer, je ne veux pas savoir ce qu'il dit." Quant au suicide duquel Cantat parle tout au long de l'interview et auquel il a songé tant de fois, Jean-Louis Trintignant répondra : "Je croyais qu'après le drame, il le ferait, mais il ne l'a pas fait... C'est son problème."