Cela fait quatre ans que Calogero savoure la vie de quinqua. Quatre ans qu’il reste droit dans ses bottes musicalement, tant pour lui que pour ses célèbres amis pour qui il n’hésite pas à composer des tubes sur des tubes. Dans un entretien qu’il accordait à Paris Match il y a quelques années de cela, l’artiste récemment cambriolé avouait s’armer d’une certaine nostalgie pour composer ses chansons. "Je suis nostalgique pour mieux pouvoir m’accrocher à l’avenir, soulignait l’interprète d’En apesanteur. La mode actuelle du vintage est formidable si on l’allie à la modernité. J’ai aussi l’impression que nous vivons une époque plus dangereuse, moins libre, avec davantage de voyeurisme, à cause notamment des réseaux sociaux qui peuvent briser la vie des gens."
Un constat qu’il illustrait avec la relation qu’ont ses filles avec Instagram et Facebook. "Si quelqu’un n’a pas un maximum de likes, s’il n’est pas populaire, ça peut être très violent, ajoutait Calogero. Quel dommage que ce mot ait changé de sens ! Un chanteur populaire était celui qui parlait à tout le monde, les films populaires étaient ceux avec Gabin ou de Funès…"
Absent des réseaux sociaux de façon délibérée (seules des pages "officielles" purement promotionnelles sont en ligne, NDLR, n’offrant aucune immersion ou interaction avec la vie du chanteur), Calogero expliquait ce "choix personnel" : "Et cela finira par être à la mode, prévoyait-il. Montrer en permanence que sa vie est géniale peut être un piège. J’interdis les écrans à table pour mes enfants. Je suis un père de famille à l’ancienne. C’est moi qui fais à manger et le repas est un moment sacré. Même dans ma famille recomposée… On ne doit pas tout sacrifier aux réseaux sociaux, on doit plutôt essayer de transmettre. C’est ce que j’essaie de faire à mon niveau."
© BestImage, Jack Tribeca / Bestimage
Arrivé très jeune au sommet avec son groupe les Charts, Calogero a toujours su garder la tête froide. Un self-control qu’il tente de léguer à ses quatre enfants, issus de mamans différentes. Lorsque sa fille aînée, Nina, l’interrogeait sur ce côté travailleur, dans les colonnes de Gala l’année dernière, Calogero répliquait : "Brel pensait que le talent n’existe pas et qu’on finit par manger du homard, parce qu’on en a eu l’envie. Je pense quand même que le talent existe mais qu’il faut le travailler. J’aurais très mal vécu que mes enfants ne soient pas réceptifs à cette idée."
Pour appuyer son propos, Calogero évoquait pudiquement celui sans qui tout aurait été différent dans sa carrière. Celui qui n’a jamais cessé de l’accompagner dans sa carrière, déjà à ses côtés chez les Charts, et toujours là pour lui depuis : son grand frère Gioacchino. "Ton oncle Gioacchino a toujours été un mélodiste hyperdoué, mais, plus jeune, il pouvait avoir la nonchalance de ceux qui ont des facilités, soulignait le chanteur de Face à la mer. Notre père a été un peu dur avec lui. Aujourd’hui, Gio peut travailler comme un malade." Et c’est peu de le dire !
© BestImage, CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE
Resté dans l’ombre de son petit frère depuis des décennies, Gioacchino Maurici est une bête de travail. Claviériste chez les Charts dans les années 90, il décidera de voler de ses propres ailes en 1998 en signant avec le label de Pascal Obispo. Ce qui ne l’empêchera pas de travailler en collaboration avec son petit frère Calogero en co-signant certains de ses plus grands tubes tels que Face à la mer (qui vaudra une Victoire de la musique et un NRJ Music Award à Calogero en 2004). Victoire de la musique que les deux frères remporteront trois ans plus tard pour le tube Si seulement je pouvais lui manquer, qui traite d’un sujet qui touche les deux frères : leur père. En 2007, c’est Pomme C que le duo signera non sans succès. Suivront d’autres grandes réussites pour Calogero et son aîné tels que Le portrait en 2014, Les feux d’artifice en 2016 ou bien encore Fondamental, dont le clip était réalisé par un certain Claude Lelouch.
Mais l’histoire artistique de Gioacchino Maurici ne s’arrête pas aux frontières familiales. D’autres artistes ont fait appel à son talent et sa force de travail… Et pas des moindres ! Entre 2000 et 2003, Florent Pagny sera le premier à interpréter Châtelet-les-Halles, L’air du temps ou bien encore Je trace. Suivra Johnny Hallyday en 2008, qui interprétera Ça ne finira jamais, un titre tiré de l’album éponyme et dont Calogero signera les paroles. Autre tête d’affiche yé-yé ayant fait appel aux compositions de Gioacchino Maurici : Françoise Hardy chantera La pluie sans parapluie dans l’album Noir et blanc en 2010. Autre interprète remarquée à collaborer avec l’aîné de Calogero : Louane le remerciera pour le si joli Si t’étais là. Sur le plan international, Gioacchino Maurici a su séduire Céline Dion pour qui il fera la musique du Miracle (album Sans attendre). C’est aussi à lui que nous devons les mélodies des comédies musicales Les Dix Commandements (2000), Circus (2012) ou bien encore Robin des Bois, qui était incarné par Matt Pokora entre 2013 et 2014.
Vous l’aurez compris : chez les Maurici, talent et travail font bon ménage… "Je serais bien embarrassé d’avoir un frère qui serait un compositeur médiocre, déclarait Calogero aux journalistes du Dauphiné Libéré en octobre 2023. Très honnêtement, c’est l’un des meilleurs mélodistes que je connaisse. On a grandi ensemble, on a fait de la musique ensemble, on a découvert Ennio Morricone ensemble (…) et il s’est révélé de plus en plus fort !" À voir la liste de ses collaborations, nous ne pouvons qu’acquiescer…
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